Chronique

Galissa Liebeskind 4tet

Gêmeos

Ibra Galissa (kora), Marc Liebeskind (g), François Gallix (b), Stéphane Foucher (dms)

Label / Distribution : New Healing Sounds

Ibra Galissa et Marc Liebeskind n’en sont pas à leur première collaboration. Au début des années 2000, ils avaient formé le groupe Taffetas, avec Christophe Erard à la contrebasse, et la formation avait enregistré deux très beaux albums, Taffetas (2004) et Caméléons (2007). Pour ce nouveau projet, le duo fait appel à François Gallix et Stéphane Foucher afin de constituer le Galissa Liebeskind 4tet.

Un mélange de musique mandingue, afro-portugaise, m’balax, qui se situerait entre jazz et flamenco, parsemé de quelques influences indiennes, voilà les ingrédients de ce Gêmeos. Glaner différentes sonorités, les rassembler pour donner corps à un nouveau projet n’est pas nouveau. Mais parvenir à ce que ce corps prenne vie, que s’en détache une réelle personnalité est beaucoup moins évident. C’est la réussite de cet album, qui propose une musique originale, profonde, et remarquable à plus d’un titre. Davantage qu’un seul désir d’expérimenter, elle est portée par une envie de raconter des histoires, d’inviter au voyage, et se montre à la fois émouvante (« Le Voyageur »), mélodieuse, dansante (« Ibou ») et toujours brillamment interprétée par des musiciens virtuoses. Entre la kora d’Ibra Galissa, la guitare de Marc Liebeskind et la basse de François Gallix s’instaure un dialogue de cordes passionnant, qui se comprennent dans le creuset de mélodies que la batterie inventive de Stéphane Foucher vient parfaire.

Rien n’est forcé ni poussif, la musique est fluide, accessible et généreuse. Ponctuée d’improvisations inspirées, elle se déploie dans une perspective toute en reliefs. Gêmeos est un disque lumineux, heureux, qui fait du bien. Une joyeuse réponse aux grincheux, réfractaires à la rencontre et au mélange des cultures. Et un groupe qu’on ne demande qu’à découvrir sur scène.