Citizen Eye

Guy Lafitte, le semeur


Guy Lafitte aurait soufflé 90 bougies ce 12 janvier 2017.
Pierre Boussaguet, compagnon de route, complice et inévitablement confident, toujours prompt à virer conteur, n’a rien oublié des émotions et des anecdotes.
Pour lui, Lafitte reste « Le Semeur ». Il en avait le savoir du rythme parfait. Pour ceux qui ont pu l’entendre un jour, à cette distance où la peau elle-même se nourrit du son, il fut la générosité ensemençant la terre, jetant à la folie de l’Autan d’inoubliables notes qui n’en finiront plus de germer, saisons après saisons, du fond de nos mémoires.
Pour enregistrer Le Semeur, Pierre Boussaguet bassiste s’est fait compositeur, arrangeur, entouré de quatre saxes de braise (André Villéger, Nicolas Dary, Stéphane Guillaume et Luigi Grasso) - il n’en fallait pas moins.
Un peu magicien aussi, pour insuffler cette dynamique paradoxale de « l’hommage au présent », sans velléité d’imitation, sans contrainte de mémoire, chacun restant lui-même, offrant sa propre musique pour son propre Guy Lafitte, qu’il l’ait longtemps connu ou récemment découvert, juste riche de cette rencontre.
Ce 12 janvier, c’est aussi le jour choisi par la Scène Nationale du Sud Aquitain pour nous proposer « Le Semeur » sous le label Jazz aux Remparts. Un hommage en Septet, bien plus fort que la nostalgie.

Guy Lafitte - Mont de Marsan, Hall de Nahuques - Automne 1989. A l’arrière, Pierre Boussaguet.