Chronique

Hedvig Mollestad Trio

Smells Funny

Hedvig Mollestad Thomassen (g), Ellen Brekken (b), Ivar Loe Bjørnstad (dm)

Label / Distribution : Rune Grammofon

Chaque nouvel album d’Hedvig Mollestad trio est l’occasion d’un émerveillement. C’est aussi à chaque fois un florilège de tentatives pour en spécifier le style. Jazz-rock, heavy-metal-jazz, rock-seventies, psychédélique, stoner, etc. Le plus simple étant encore d’écouter cette musique et de la ressentir, pour que le besoin de la définir s’estompe tout seul.

Comme toujours avec les bons moments, ce sixième disque du trio norvégien - cinquième album studio - passe trop vite. Le propos tient en 6 titres et 36 minutes. De « Beastie Beastie » à « Lucidness », le groupe nous embarque dans une sorte de road trip cosmique, avec des ambiances parfois aquatiques (« First Thing To Pop Is The Eye ») ou plus abrasives (« Bewitched, Dwarfed And Defeathered »).

Côté sonorités, on a une impression de plus grands espaces, que la réverb induit forcément, mais pas exclusivement. Les phrasés de guitare et de basse suggèrent un panorama élargi mais où l’unité particulière du trio, cette quête de l’instant de communion capturée qui l’anime, ne s’étiole jamais.

Smells Funny est joyeux, et possède l’innocence de la sincérité. Si l’approche technique de HM3 est sérieuse, sa musique est enjouée, enthousiaste, et préserve cet aspect ludique. Jamais dans une posture hautaine, sa virtuosité lui offre surtout les moyens de s’amuser davantage. C’est sans doute ce qui caractérise le mieux le trio, bien mieux que les étiquettes, qui ne manqueront à personne.