Scènes

Hommage à Louis Armstrong par Malo Mazurié

On a connu Malo Mazurié se frottant à Bix Beiderbecke, Miles Davis, Chet Baker ou Ambrose Akinmusire. On le retrouve, très à l’aise, dans un hommage à Louis Armstrong, un de ses musiciens préférés.


On a connu Malo Mazurié se frottant à Bix Beiderbecke, Miles Davis, Chet Baker ou Ambrose Akinmusire. On le retrouve, très à l’aise, dans un hommage à Louis Armstrong, un de ses musiciens préférés.

Dans le cadre de leurs conférences-concerts sur l’histoire du jazz, les Champs libres (Rennes), ce mercredi 29 janvier 2014, avaient invité Malo Mazurié pour un hommage à Louis Armstrong. Le trompettiste était à la tête d’un quartette de rencontre peu courant, sans piano ni batterie, avec Aurélie Tropez (clarinette), Félix Hunot (banjo) et Sébastien Girardot (contrebasse).

Il faut dire tout d’abord que cette formation s’est avérée tout à fait adaptée au programme et à la forme choisie du concert acoustique. On ajoutera ensuite que la rencontre a bien eu lieu entre les quatre musiciens, qui ont fait preuve d’une belle entente. S’il faut émettre quelques réserves, on remarquera qu’une diapositive un peu floue représentant Miles s’était subrepticement glissée dans un beau diaporama consacré à Louis Armstrong, et que les pieds des musiciens étaient mieux éclairés que certains visages !

Le programme choisi, qui retraçait toute la carrière d’Armstrong, et les commentaires de Malo Mazurié, informatifs mais dénués de pédantisme, agrémentés d’un humour de bon aloi, à la fois sérieux et décontractés, ont fait de cette séance une des meilleures conférences qu’on ait entendues aux Champs libres. Tout au long du concert, Malo Mazurié s’est ingénié à nous faire saisir les innovations apportées par Armstrong au jeu de trompette, allant jusqu’à illustrer son propos par l’interprétation d’un même thème « façon 1927 » puis immédiatement « façon 1953 ». Le tout avec aisance et assurance, pour un aussi jeune homme (22 ans), et sans prétention aucune.

Il a commencé par « Potato Head Blues » et « Wild Man Blues », deux pièces qui mettent en évidence les breaks ou stop-time solo chorus parmi les plus fameux d’Armstrong. Sur le second titre, plus lent, on a pu admirer la technique de Mazurié, la complémentarité de la clarinette et l’apport du banjo. On écoute ensuite « Big Butter and Egg Man » de King Oliver, avant le célèbre « West End Blues » (du même). Sans hésitation, Malo Mazurié s’attaque alors à la fameuse introduction de « West End Blues », et n’a pas à rougir de son interprétation. On admire aussi le jeu doux et délicat d’Aurélie Tropez dans la partie centrale aux allures de mélopée, où les cordes tiennent toute leur place. Dans « Struttin With Barbecue », de Lil Armstrong, on a apprécié le solo de banjo. Très rapide dans son attaque, « Cornet Chop Suey » est présenté avec beaucoup d’humour. On s’achemine vers la fin du concert avec un florilège des titres qui ont le plus fait pour la gloire populaire d’Armstrong, avec notamment « Hello Dolly » et « La vie en rose ». Le rappel - « What a Wonderful World » - nous offre un duo déchirant entre clarinette et trompette, et c’est à regret qu’il faut se séparer.

On pourra retrouver un peu de l’atmosphère du concert en écoutant Aurélie Tropez avec les Swingberries sur Laughing at Life (autoproduit, 2012), et Malo Mazurié avec The Westalk quartet sur Chet & Gerry (autoproduit, 2012).


Champs Libres
10, cours des Alliés
35 000 Rennes
Réservations : 02 23 40 66 00

On reverra Malo Mazurié à l’occasion de Jazz à L’Étage #5, dans le cadre de « Ça Rythm’à quoi » les :

- Vendredi 21 mars, Guer (56), Médiathèque Félix Trochu à 18h00
- Samedi 22 mars, Betton (35), Médiathèque Théodore Monod à 12h00
- Samedi 22 mars, Thorigné-Fouillard (35), Médiathèque Alfred Jarry à 18h00
- Lundi 24 mars, Bruz (35), Médiathèque (bar du Théâtre) à 20h30