Depuis peu, la scène toulousaine bruisse – encore, pourrait-on dire, tant elle est riche – d’un beau projet. Celui-ci est à double configuration puisque le quartet Høst – entendez « automne » en norvégien – devient Høst’chestra en s’adjoignant deux violons, deux trombones, un soubassophone et un violoncelle sur les cinq derniers morceaux. Mais la formule initiale est composée d’un guitariste, d’un bassiste, d’une saxophoniste soprano et d’un batteur.
Eux se décrivent comme un moyen terme entre jazz et post-rock et revendiquent à ce titre l’influence de Sigur Rós ou encore celle de Godspeed You ! Black Emperor. Et effectivement, l’étiquette « rock instrumental » pourrait définir ce tonitruant quartet. On trouve sur quelques pistes, dont « Pollen » – drôle de nom pour un morceau inséré dans un album d’automne – des éléments foncièrement brutaux. A cet égard, les riffs sur « Planning The Revenge » sont si sauvages qu’on imagine cette vengeance intraitable. Le jeu à la basse de Pierre Terrissé, noise et dirty, y contribue largement.
D’autres fois, c’est particulièrement le cas sur « Platane », le groupe plante un décor presque mélancolique. Le jeu de Carla Gaudré, volontairement économe de notes, en est une illustration. L’introduction qu’elle donne sur ce morceau est une agréable respiration. Et même lorsque le groupe se met en branle, avec le son distordu de la guitare de Dorian Dutech et la batterie implacable et virile de Théo Teboul, on reste dans le registre du spleen. On fera nécessairement le lien avec le caractère automnal de Doppler. Reste que la tendance générale est à l’énergie car sous des arrangements policés pointe une véritable bestialité.