Ivo Perelman Trio

La parution d’un nouvel album d’Ivo Perelman pique toujours la curiosité du chroniqueur. Au vu du nombre faramineux des sorties discographiques du saxophoniste brésilien, on pourrait toutefois être lassé (heureusement le bonhomme aime à varier les configurations orchestrales) et tenté d’aller voir ailleurs. On y retourne pourtant, fidèle et reconnaissant, attiré par l’espoir de découvrir une nouvelle pépite. Et de pépite il est question ici avec ce Garden of Jewels.

Enregistré avec ses fidèles Matthew Shipp au piano et Whit Dickey à la batterie [1], Ivo Perelman nous donne à entendre son côté tendre. Huit thèmes (chacun du nom d’une pierre précieuse) comme huit petits bijoux de lyrisme acerbe. Envolées free, volutes suraiguës, rugissement de cymbales, retour au calme apparent, l’alchimie qui se dégage entre ces trois-là n’est plus à commenter : 30 années de rencontres ont façonné leur entente. Puissions-nous entendre encore longtemps ces orfèvres musiciens continuer à polir leurs notes improvisées comme des diamants de fortune.