J. Peter Schwalm & Arve Henriksen

Ce duo entre le claviériste et électronicien J. Peter Schwalm et le trompettiste Arve Henriksen est un très beau disque. Très léché, très empreint d’une douce électro. On avait déjà eu l’occasion d’entendre ce registre – dont le superbe Mexico d’Erik Truffaz et Murcof pour ne citer que celui-ci. Neuzeit est de cette engeance. Des plages à la substance éphémère, éthérée, portées par un large spectre de sons – l’électronique est à cet égard un instrument incroyable – et une trompette qui vogue.

L’album est structuré en huit pistes, toutes relativement courtes puisqu’aucune ne dépasse les dix minutes. Mais on a tout de même cette impression que l’album est une entité et qu’on pourrait amalgamer tous les morceaux pour n’en faire qu’un. D’ailleurs les thèmes tournent tous autour d’un même sujet : le temps. De « Blutezeit » à « Zeitnah » qui clôt le disque, c’est une épopée où le temps se trouve quelquefois suspendu ainsi qu’en témoigne « Suchzeit ». Aussi ne sera-t-on pas surpris que les motifs soient très évocateurs et on aura donc tout loisir de se laisser embarquer dans un univers qu’on imaginera, selon notre humeur et autres considérations de circonstance, aventure inter-galactique, exploration sous-marine ou périple microscopique dans les entrailles de qui vous voudrez. C’est au choix mais c’est superbe.