Chronique

Jade

The Eclipse

Olivier Freche (g), Bernard Brand (b), Charlie Davot (dms).

Label / Distribution : Artdisto/Musea

Quinze années séparent le premier album de Jade Jazz Afro Design de ce deuxième disque. Une période durant laquelle Olivier Freche, Bernard Brand, et Charlie Davot ne se sont pas tournés les pouces, forgeant leurs expériences au sein de diverses formations. Comme un astre qui suit sa course et qui arrive en temps et en heure, le bien nommé The Eclipse arrive donc en cette fin d’année 2017.

Du rock progressif de King Crimson, de Magma, voire Pink Floyd auquel il est souvent comparé, ce trio cosmique - et plutôt progressiste - vient brouiller les pistes avec une musique qui ne se laisse pas contenir dans une catégorie. Dès l’ouverture du mélodieux « A Tricky Painter’s Fate », à l’esthétique math-rock, on mesure la créativité que nécessite tant d’expression à partir d’un seul trio. La batterie de Charlie Davot n’est pas qu’un rythme qui soutien, mais une réponse harmonieuse et intelligente aux lignes de la guitare et de la basse. Des accents parsèment cet album éventail, issus du blues, du rock, du jazz, du hip-hop, sans que jamais un style trop marqué ne vienne faire de l’ombre à la personnalité du trio. Le trompettiste Médéric Collignon, le pianiste Pierre-Alain Goualch et le rappeur producteur américain Mike Ladd élargissent la palette de couleurs qu’offre ce temps d’éclipse musicale.

Une musique élaborée, peaufinée, mais jamais noyée dans une complexité technique indigeste, dotée d’un vrai sens de la composition à laquelle s’harmonise l’esthétique inspirée du réalisateur de films français et illusionniste Georges Méliès (1861-1938). On a coutume de dire que ce qui est rare est précieux. Le trio Jade l’illustre ici parfaitement, le temps d’une éclipse, d’un rendez-vous immanquable avant une prochaine visite.