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Edition du 23 avril 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Jazzoetry Project (19 mai au Batofar)

THE JAZZOETRY PROJECT

Communiqué :

Autour des expérimentations musicales du flûtiste virtuose MAGIC MALIK et de la poésie créatrice et engagée de JALAL NURRIDIN, le bien nommé « Grandfather of the Rap », cette soirée sera une rencontre inattendue et unique. La spiritualité que dégagent ces deux artistes n’est pas en contradiction avec le réalisme parfois brutal de Jalal Nurridin. Un jeu d’équilibre et de tensions, qui créera sans aucun doute une émotion intense.

Après des collaborations avec Human Spirit, Julien Lourau ou encore Steve Coleman, Magic Malik, musicien inspiré, poursuit son voyage musical avec son « Orchestra » enfiévré pour traverser les continents et les univers musicaux, autant influencé par des rythmes afro, des sonorités orientales, des pulsions drum’n bass ou groove. Un son pur et magnifique qui nous enivre et nous emmène vers un ailleurs inexploré.

Jalal Nurridin rejoint The Last Poets à la fin des années 60, avec qui il produit notamment ’Chastisment’ en 1972. Après avoir quitté le crew, il a multiplié les collaborations : Jimi Hendrix, Kool & The Gang pour l’inégalable album ’Hustlers Convention’, Galliano, artiste phare de la scène acid-jazz, mais son complice de toujours reste le grand et regretté poète Sulieman el Hadi, avec qui il a écrit l’incendiaire ’Wake Up Niggers’. Après plusieurs albums solo, Jalal Nuridin est toujours le poète innovateur, engagé et subversif, de ces débuts, avec un flow serein et percutant et une musicalité incomparable.

Ces deux leaders charismatiques seront accompagnés des poètes et musiciens d’exception, SOULEYMANE DIAMANKA (voix), JOHN BANZAÏ (voix), l’aérien THOMAS KPADE au violoncelle, JULIEN TEKEYAN, le batteur et percussionniste que tout le monde s’arrache, et de DJ REBEL (scratch & machines), activiste de la première heure du deejaying en France.

Un concert afro-political-spiritual-spokenword-freejazz hors du commun. Don’t sleep !!!

MAGIC MALIK

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C’est par ses multiples apparitions sur des projets bien différents que Magic Malik s’est fait remarquer. On l’a croisé notamment avec Human Spirit et le groove gang de Julien Lourau. Sa spontanéité, la touche singulière et inventive qu’il y apporte le classent parmi les inclassables.

Enfin, le Magic Malik Orchestra enregistre son premier album, ‘69 96’, sorti sur le Label Bleu. Puis, suivront ‘00237-XP 1’ et ‘13 XP Song’s’. Sur son dernier opus, ‘XP 2’, on découvre une nouvelle série d’expérimentations musicales captivantes, avec notamment Steve Coleman et DJ Rebel.

Magic Malik reste un nomade musical, il a multiplié les rencontres : Anga Diaz, -M-, The Troublemakers, Aka Moon, Octurne, Nelson Veras, Pierrick Pedron et bien d’autres. Il continue d’enrichir sa palette de couleurs aussi bien orientales, africaines, cubaines qu’électro-groove… Il explore de nouveaux sons, de nouveaux rythmes, de nouveaux mouvements. L’ouverture est le leitmotiv de cet agitateur sonore pour le moins talentueux.

JALAL NURRIDIN

Jalal Nurridin a rejoint The Last Poets, peu après la formation du groupe mythique, dont les membres sont aujourd’hui considérés comme les pères fondateurs du hip hop. Leur nom est tiré d’un poème du Sud-africain Willie Kgositile, dans lequel il disait que l’ère des poèmes et des essais touchait à sa fin, que les armes et les fusils allaient prendre leur place, et que, par conséquent « ils étaient les derniers poètes de cette ère. »

Avec The Last Poets, Jalal Nurridin produit leur premier album éponyme (1970), puis les percutants et révolutionnaires This Is Madness (1971) et Chastisement (1972). Ces opus devenus des classiques incontournables mélangent avec une subtilité et une justesse infinies poésie, percussions et jazz. Sous le nom de Lightnin’ Rod, Jalal Nurridin sort ensuite un texte de 38 minutes d’une densité inédite, Hustler’s Convention (1973) dont la musique a été écrite entre autres par Kool & The Gang, Buddy Miles et Eric Gal.

À la suite de conflits, The Last Poets se sont finalement séparés en deux groupes. Une moitié incluait Jalal Nuriddin et le célèbre et regretté Suleiman el Hadi, partenaires de rime pendant près d’un quart de siècle.

Jalal, comme les autres membres de The Last Poets, est un poète activiste, radical et subversif. Son engagement est né de la lutte de la communauté noire américaine pour les droits civiques qui s’est déroulée dans les années 1960 et de la montée du mouvement Black Power. Dans ses textes, Jalal Nurridin évoque des thèmes comme l’autodétermination et le nationalisme noir. Il interpelle sa propre communauté sur son existence, sa réalité, son avenir, il en martèle les sentiments, les peurs, les espoirs. Aujourd’hui, après 4 albums solo, Jalal Nurridin continue de développer sa propre poésie et peint par les mots le monde qui nous entoure pour mieux nous le montrer.

SOULEYMANE DIAMANKA

Souleymane Diamanka fait son entrée sur scène comme leader du groupe rap Djangu Gandhal, avec lequel il fait les premières parties d’artiste de renom dont NTM, IAM, Assassin et La Cie Lubat.

Commence alors une collaboration complice avec les Nubians, pour qui il écrit plusieurs titres sur leur deux premiers albums. Il est invité sur le projet Echos, initié par les Nubians et qui devient un album de poésie urbaine réalisé entre la France et les Etats-Unis avec des jeunes poètes et poétesses français et américains.

Poète et parolier, Souleymane Diamanka est un activiste de la scène slam. Avec John Banzaï, il crée un répertoire scénique commun et individuel ‘Le meilleur ami des mots’, mélange de hip hop et de slam sur un mix de DJ Wamba.

JOHN BANZAÏ

John Banzaï fait ses débuts aux côtés de DJ Wamba, parcourant les scènes slam de la capitale. Multipliant les collaborations, on le retrouve notamment sur le spectacle Slam Opéra qui réunit danseurs, musiciens et poètes, sur une initiative de l’artiste pluridisciplinaire Mike Sylla.

Tout comme Souleymane Diamanka, il tisse des liens artistiques forts avec les Nubians. Il participe à leur second album ainsi qu’à leurs tournées et au projet Echos sur lequel il signe trois titres.

Aujourd’hui, cet artiste protéiforme, à la fois poète, rappeur et parolier présente sur scène avec Souleymane Diamanka et DJ Wamba le spectacle slam - hip hop ‘Le Meilleur ami des Mots’.

THOMAS KPADE

Issu du milieu classique, Thomas Kpade a pris un virage radical vers le jazz. Sur ce terrain, on l’a croisé aux côtés de Gold Sparkle Trio, Aldridge Hansberry Ensemble, Collectif Éphémère. Il fait partie d’un trio à l’instrumentation pour le moins originale avec Gilles Bardet (guitare) et François Jeanneau (saxophone). Artiste hors cadre, inclassable, toujours à la recherche de nouveaux sons, Thomas Kpade possède l’art de l’instant, la magie de l’improvisation et de l’interaction. De quoi vous faire rêver…

JULIEN TEKEYAN

On croise Julien Tekeyan avec des artistes éclectiques : Ilene Barnes, Ousmane Touré, Juan Rozoff, Virginia Vee, Allonymous, Khaled, Doc Gynéco, Sandra Nkake et bien d’autres… La diversité de ses collaborations est à son image, celle d’un batteur et percussionniste, ouvert, aventureux, innovateur, qui épouse tous les univers musicaux en respectant son style. Créatif et d’une grande sensibilité musicale, il est aussi arrangeur sur de nombreux projets. Il a l’art de réconcilier les contradictions apparentes : un touché tout en finesse et un groove fulgurant, une énergie bondissante et une douceur lumineuse. Attention, c’est LE batteur qui monte !

DJ REBEL

DJ Rebel est un des pionniers du hip hop et plus particulièrement du DJying en France. Il a fait partie de Soul Swing et de Radical, travaille avec IAM sur leurs premiers albums, Faf Larage, La Garde, ou encore Chroniques de Mars.

Mais, DJ Rebel est un atypique dans le paysage du hip hop français et s’est tracé une carrière singulière. Jamais fermé ni enfermé dans le ghetto rap, il a fait preuve d’un esprit d’ouverture bien trempé. En effet, on le retrouve sur différents projets musicaux avec entre autres Doctor Sound, Ferdinand et les Diplomates et Otomo Yoshihide. Il crée également Shogun avec Magic Malik et DJ Oil. On le croise aussi sur des lives électro aux côtés d’Erik M (Les Sculpteurs de Vinyl) et des Troublemakers.

Basé à Marseille, cet artiste généreux est connu pour ses qualités de passeur. Il a collaboré avec l’AMI (Aide aux Musiques Innovatrices) pour développer des résidences scratch à Marseille, Dakar, Conakry et Abidjan.

Artiste complet, il a animé pendant dix ans l’immanquable Tempo Rebel show diffusé sur les ondes de la radio indépendante marseillaise Radio Grenouille.

Récemment, il fonde le crew Don’t Sleep DJ avec Djel de la Fonky Family, puis Le Syndicat du Rythme avec DJ C et Le Dissident Sound.

De Tokyo à Abidjan, DJ Rebel fait figure de référence.

(© D.R.)