Jet Whistle et KUMA se jouent des frontières
Le festival JazzContreBand encourage les formations émergentes.
Fanny Martin © Agathe Denis JazzContreBand
À cheval entre la France et la Suisse, JazzContreBand se dissémine sur un vaste territoire et accueille un peu plus de 12000 spectateur.trice.s. Traditionnellement, le festival soutient depuis 2017 des projets artistiques par une aide à la création. À l’occasion de cette vingt-neuvième édition c’est le quartet KUMA qui en bénéficie. Un an auparavant Jet Whistle remportait brillamment le Tremplin JazzContreBand au théâtre du Bordeau à Saint-Genis-Pouilly face à quatre autres groupes. Comme prévu le quintet bénéficia de six dates programmées sur diverses scènes. Ces deux formations préfigurent le jazz de demain et méritent qu’on leur accorde un éclairage particulier.

- Jet Whistle © Emmanuelle Nemoz
Alors qu’elle était étudiante au conservatoire de Lyon en 2022 la flûtiste Fanny Martin est entrée de plain-pied dans le jazz en compagnie de quatre amis, Jet Whistle est né. L’identité de cette formation tient beaucoup aux passages qu’elle alterne énergiquement entre la flûte et le chant. Compositrice du groupe, elle a enregistré avec le pianiste Guillaume Vincent, l’Orchestre de Picardie et se produit également avec Laurent Dehors.
Fils d’un professeur de flûte, le tromboniste Jules Regard a commencé par l’éveil musical au Conservatoire de Meyzieu à l’âge de cinq ans avant de se consacrer à son instrument de prédilection. Il a accompagné d’illustres musiciens comme John McLaughlin, Jason Moran et vient de remporter le concours de trombone Carl Fontana au Canada.
Les claviers sont tenus par Adlane Aliouche qui mène une activité de front avec son trio composé de François Gallix et Stéphane Foucher.
Les deux rythmiciens Théo Fardèle et Sacha Souêtre font décoller le vaisseau spatial en totale connivence.
L’air entêtant délivré dans « Mais qu’est ce qui se passe !?!?!?! » démontre la versatilité du quintet qui passe d’un climat à l’autre avec une vigueur communicative. Les envolées du piano qui imprègnent « Fusée » et le swing communicatif procuré par le trombone dans « Absence » présentent une facette plus intimiste du groupe.
Jet Whistle se produira à Monthey le 8 octobre, à Saint-Genis-Pouilly le 9 octobre, à Cluses le 16 octobre et à Annemasse le 17 octobre.

- KUMA © Julien de Preux
Les franco-suisses de KUMA ne sont pas des novices, depuis la première mouture du groupe en 2012 ils ont tracé une voie originale, un mélange de funk, de soul, de pop et de jazz fusionne en boucles. Plutôt enclins à privilégier des séquences où règnent les sons électroniques le quartet surprend par l’apparition de climats où le saxophone ténor se mêle délicatement aux notes cristallines du piano Rhodes comme avec le mélodique « Mama Bear Lullaby ».
Inébranlables, les lignes de basses de Fabien Iannone entendu également avec Taïga, Argonauts Collective, WÄN, s’unissent à la pulsation métronomique du batteur Maxence Sibille . Cette puissante assise rythmique soutient les envolées du saxophoniste polymorphe Arthur Donnot déjà remarqué pour son album Apertura. Ce sont les distorsions et saturations procurées avec hardiesse dans « Thunder » par le pianiste Matthieu Llodra qui procurent une identité particulière à ce groupe non loin de la musique ambient, tout à la fois chantante et débridée.
JazzContreband soutient cette année le quartet KUMA pour une résidence et une série de concerts : le 9 octobre à Saint-Genis-Pouilly, le 11 octobre à Annecy-le-Vieux, le 17 octobre à Fribourg et le 18 octobre à Annemasse.

