Joseph Tawadros

C’est à 27 ans que l’Australien Joseph Tawadros, joueur de oud, sort son septième album chez Enja, aux côtés de John Patitucci (cb), Jack DeJohnette (dr), John Abercrombie (g) et de son jeune frère James Tawadros (percussions : req et bendir). Chez Tawadros, pas d’atmosphère alanguie à la Anouar Brahem ni d’effervescence rock à la Amos Hoffman (qu’on peut écouter sur le dernier album d’Avishai Cohen), mais d’amples mélodies orientalisantes portées par une jolie virtuosité, point trop envahissante.

Si la musique tend vers une certaine mélancolie pluvieuse, elle ne porte pas en elle la tristesse annoncée par le titre et l’exergue : « Love knows not its depth until the Hour of Separation » (« L’amour ne découvre sa véritable profondeur qu’à l’heure de la séparation », in Le Prophète, Khalil Gibran). Il n’est pas tellement question de séparation dans cet album qui marie un sens du swing très jazzy, un côté mélodique plutôt rock et des couleurs nettement orientales, la contrebasse jouant un rôle de passeur très efficace. Un beau disque pour les amateurs de ce grand instrument qu’est le oud.