Chronique

Laurent Coq

Like A Tree In The City

Laurent Coq (p), Jérôme Sabbagh (ts), Brandon Owens (b), Damion Reid (d)

Label / Distribution : Cristal Records

A 33 ans, l’âge du Christ, Laurent Coq vient de sortir son quatrième album, live dans la grosse pomme. Tel le ver dans le fruit, les jazzmen français prennent peu à position à New York, espérant y trouver la reconnaissance que l’hexagone leur témoigne si peu ou si mal. « America America » clamait Elia Kazan, qui plus tard balança ses frères. Rocco cocorico clame Laurent Coq, et nous avec, car on n’est pas peu fiers qu’un de nos petits gars fasse la nique à ce peuple d’outre-mer qui nous prend si souvent de haut, alors que nous sommes en face, pas en bas.

En collant au texte, Laurent Coq revisite la tradition du neo bop selon Kenny Kirkland, mais n’oublie pas ses racines en livrant un délicat exercice de contrepoint,et le plus souvent prend à contrepied nos réflexes d’auditeurs de jazz, pour nous faire prendre le nôtre.

Son quartet comprend un autre frenchie plus deux jeunots ricains, techniques et nerveux comme il se doit. Le batteur Damion Reid est un peu sec et frénétique, mais rien à dire il assure. C’est bon comme là-bas, mais ça vient d’ici. Le fruit est mûr.