Brussels Jazz Festival Flagey souffle 10 bougies

Le Brussels Jazz Festival Flagey célèbre une décennie de notes bleues en janvier. Mélange éclectique de nouveaux talents et d’artistes de renom, le festival a su s’imposer au fil des années comme un rendez-vous incontournable de la scène jazz européenne. Et il entend célébrer cet anniversaire en grande pompe, avec une programmation allant du jazz avant-gardiste à des collaborations symphoniques, ponctuée chaque soir de sets festifs.

Une édition où les grands noms sont au rendez-vous, de David Murray à Immanuel Wilkins en passant par Bram De Looze, artiste en résidence, qui dévoilera au public pas moins de trois projets. Dans le cadre de l’événement Jazz Meets Symphonic, le Craig Taborn Quartet jouera aux côtés du prestigieux Brussels Philharmonic. Enfin, last but not least, le célèbre label londonien Jazz re:freshed sera aux commandes d’une ultime soirée qui groovera au rythme de jeunes talents made in Britain.

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Le programme du festival, jour par jour.

C’est au légendaire David Murray que revient le soin d’ouvrir les festivités le 9 janvier avec son nouveau quartet. Si le saxophoniste américain a joué avec les plus grandes icônes du jazz comme McCoy Tyner et Elvin Jones, il s’entoure cette fois de trois jeunes musiciens pour dévoiler son dernier album, Francesca.

Le lendemain, 10 janvier, place d’abord au jeune saxophoniste belge Simon Comté, qui donnera à Flagey un concert en quartet à l’heure du déjeuner. Puis, la prometteuse chanteuse et bassiste Amy Gadiaga, basée à Londres, enveloppera le Studio 1 de chaleur soul au fil de la soirée. Son excellent dernier album porte la marque du label Jazz re:freshed, avec lequel le Brussels Jazz Festival se réjouit de collaborer pour la première fois cette année. « Cette édition anniversaire ne célèbre pas seulement les 10 ans du Brussels Jazz Festival, mais bien l’évolution constante du jazz sous toutes ses formes. Notre mission est d’offrir une plateforme aux jeunes talents autant qu’aux grands noms de la scène. Et donc de dérouler un programme qui reflète toute la diversité et la richesse de cette musique », explique Maarten Van Rousselt, responsable de la programmation. Dans cet esprit, chaque édition désigne un musicien bruxellois comme artiste-résident et, cette année, Bram De Looze se voit attribuer cet honneur. Le pianiste présentera trois projets différents, dont la première mondiale le 10 janvier de son nouveau quartet, composé de Thomas Morgan (contrebasse), Joey Baron (batterie) et Hank Roberts (violoncelle). Un concert tissé de nouvelles œuvres qui sera retransmis en direct sur Klara.

Le samedi 11 janvier, l’innovant batteur britannique Jake Long, accompagné de son groupe, insufflera une énergie débordante à Bruxelles. Il partagera l’affiche avec le supergroupe britannique Flock, sous la houlette de Sarathy Korwar, avec des musiciens de The Comet is Coming et Vula Viel. Enfin, la soirée se terminera avec une performance de KVR, formation du batteur Lander Gyselinck, entre Niels Broos aux claviers et Dries Laheye à la basse.

Le dimanche 12 janvier débutera en douceur avec le concert immersif de The Rising Moon, où le public, entouré par les musiciens, se laissera porter par des sonorités relaxantes. Un déjeuner sera même proposé avant le concert. L’après-midi sera, quant à elle, dédiée à Bram De Looze qui, en collaboration avec le Centre culturel coréen, donnera un concert en duo avec l’artiste sud-coréenne DoYeon Kim, dont ce sera une première sous nos latitudes. Au son du gayageum, un instrument traditionnel coréen, elle nous fera découvrir un fascinant mélange de jazz occidental et de sonorités orientales. La journée se conclura par la projection du film de Johan Grimonprez, Soundtrack to a Coup d’État, qui explore l’une des machinations politiques les plus insidieuses du XXe siècle et le rôle qu’y ont joué certaines légendes du jazz.

Le Brussels Jazz Festival reprend son souffle lundi pour mieux revenir le mardi 14 janvier et mettre à l’honneur de jeunes talents belges, tant étudiants en jazz que professionnels. Le Toots Thielemans Jazz Award sera en effet remis ce jour-là au musicien le plus prometteur du Conservatoire royal de Bruxelles, une première collaboration avec l’institution. Et, cette année, cette prestigieuse récompense revient à la pianiste YuTing Lee, qui se produira avec un ensemble remarquable.

Le 15, la Londonienne Camilla George, saxophoniste de talent, foulera les planches du festival aux côtés du célèbre Immanuel Wilkins Quartet. Dans la foulée, le groupe bruxellois Bodies, qui se distingue par un son frais et dynamique, prendra le relais en soirée. Bram De Looze sera de retour dès le lendemain avec son trio Vice Versa, composé du batteur américain Eric McPherson et du bassiste allemand Felix Henkelhausen. Le trio interprétera de nouvelles compositions qui seront enregistrées en direct en vue d’un futur album. Ce même soir, le Craig Taborn Quartet se produira avec le Brussels Philharmonic pour une première mondiale. Taborn dévoilera une œuvre inédite, fusionnant des éléments symphoniques et jazz, spécialement arrangée pour l’occasion sous le titre Jazz Meets Symphonic, en collaboration avec De Bijloke et Flagey.

Le vendredi 17 janvier sera marqué par un mélange éclectique et un hommage à Pharaoh Sanders, rendu par la harpiste Alina Bzhezhinska et le saxophoniste Tony Kofi. Suivront sur scène le groupe belge De Beren Gieren, avec la présentation de son nouvel album, le collectif free jazz Irreversible Entanglements, et enfin les grooves du Khalab Live Band.

Cette 10e édition se terminera en apothéose le 18 janvier, le temps d’une soirée dédiée aux jeunes pousses britanniques, pilotée par le label londonien Jazz re:freshed, dans le cadre d’une collaboration inédite avec le Brussels Jazz Festival. Jas Kayser - batteuse de Lenny Kravitz - et le bassiste Daniel Casimir offriront un concert en tandem, suivi d’un double DJ set pour prolonger la nuit. Une soirée qui s’annonce explosive et dansante, pour conclure en beauté dix années de Brussels Jazz Festival. « Cette édition anniversaire promet d’être un véritable voyage musical, conclut Van Rousselt… L’occasion unique de célébrer une décennie de jazz au détour d’une programmation audacieuse et éclectique. »