Léo Geller Quartet

L’exaltation musicale qui se dégage des membres de ce quartet ne laisse planer aucun doute, In The Benninging est empreint d’allégresse. Ce premier disque autoproduit permet d’entendre cinq compositions issues de la plume de Léo Geller. Ce guitariste originaire de Lyon est un amoureux de l’œuvre de John Coltrane et revendique l’influence de Kurt Rosenwinkel, son attaque franche des notes à la guitare le confirmant bien. Ce quartet fut lauréat de JazzContreband 2023, présidé par Émile Parisien et Nik Bärtsch. Depuis ce moment clé, les concerts se succèdent pour ces jeunes musicien·ne·s.

Fort d’une collaboration avec les frères Moutin, Gaspard Baradel avait également enregistré son premier album, Rêverie, en 2020. Son phrasé pertinent aux saxophones apporte un dynamisme bienvenu au quartet par un enthousiasme communicatif qui se déguste dans « Shinjuku », morceau flamboyant qui n’en oublie pas pour autant d’être dansant. « Empathie » permet de mesurer l’aisance avec laquelle le saxophoniste improvise au soprano.

Le morceau titre « In The Benninging » laisse nettement transparaître des incantations coltraniennes dès les premières notes, le blues se fraye ensuite un chemin qui débouche sur une improvisation remarquable de la part de Léo Geller. La frappe précise de Malo Thiery sur « Loveland », composition qui aborde plusieurs séquences rythmiques, épouse la finesse du jeu de Fanny Bouteiller à la contrebasse, qui nous gratifie d’une belle intervention en conclusion de ce morceau.

La parfaite technique instrumentale des quatre jeunes musicien·ne·s s’épanche dans « La Caresse antillaise » qui voit se succéder un calypso enjoué et une élaboration harmonique complexe. Le premier pas discographique de ce quartet à forte identité promet d’ores et déjà d’autres aventures musicales réjouissantes .