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Edition du 23 avril 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Léon l’Africain, festival permanent !

Communiqué :

Le Lavoir Moderne Parisien et l’Olympic Café
inaugurent le festival permanent
Léon l’Africain

  • Tous les mercredis
    Scène ouverte à l’Olympic Café,
    20 rue Léon
    75018 Paris

où sera offert un plat africain suivi d’une soirée festive avec D. J. Babs (Résident) Mbalach, sabar, rumba, soukouss… et la participation de nombreux musiciens. Participation libre en soutien au LMP.

La culture nous engage, engageons notre humanité !

Nous devons remercier le Préfet de Police d’avoir prononcé une fermeture
administrative de neuf jours, du 31 décembre 2006 au 9 janvier 2007, durant une période de vacances. Cette décision qualifiée de « bienveillante et symbolique » aurait pu être une fermeture définitive.

Cette décision a le mérite d’ouvrir le débat sur la relation entre culture et quartier, pouvoir politique et démocratie culturelle, démocratie et pouvoir policier.

La relation entre la démocratie et une société sécuritaire n‘est pas réciproque, car elle aboutit à une confiscation de l’imaginaire et à une prise de pouvoir arbitraire sur le citoyen. Au contraire, la relation entre la démocratie et la culture est un échange créatif car elle construit un imaginaire collectif. La fermeture de lieux culturels et l’interdiction de manifestation, pose le premier principe comme postulat politique, dans les quartiers dits « sensibles » : on interdit par principe, quitte à justifier à posteriori.

A quel moment a-t-il été décidé de la fermeture du Lavoir Moderne Parisien et de l’Olympic Café ? Si c’était avant que soit mise en place une procédure policière, aucune plainte n’étant constatée, il s’agissait avant tout d’une décision politique.
Une décision politique de nature à confisquer l’imaginaire construit par une manifestation culturelle, en la sanctionnant. Une sanction de nature à transformer un festival intitulé « Nous sommes tous des Africains » en « Vous êtes tous des délinquants ». Vous, qui avez participé aux repas de quartier, vous qui avez écouté de la poésie, du théâtre, de la musique, vous qui avez réfléchi bruyamment
devant des tableaux et des vidéos, vous, habitants, vous, 25 000 personnes venues de toute la France et de l’étranger pour découvrir un festival d’été de nature à prouver que les quartiers de France ont la vitalité de s’organiser, de créer, et de s’exprimer, en toute sérénité.

Un festival issu d’un processus de démocratie culturelle où chaque citoyen est acteur de son imaginaire et créateur d’un événement, où la culture est en mouvement avec les habitants, où la représentativité est populaire. C’est toute l’aspiration d’une société à exister dans sa complexité et ses différences, à créer une unité dans la multiplicité, à atteindre l’idéal démocratique républicain de la cohésion sociale, qui se trouve ainsi fragilisée.

Les soutiens ont été très nombreux, et la peine enfin passée, fêtons cela comme une victoire autour d’un bon maffé arrosé de gingembre : nous vous invitons samedi 20 janvier à partir de 20h au lavoir dans une ambiance festive et solidaire, pour célébrer notre humanité indivisible.

La culture nous engage, engageons notre humanité !

© - Hervé Breuil.