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Edition du 23 avril 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Les états généreux de l’improvisation (La Cie Lubat)

Communiqué :

Dans la dynamique de la résidence « C’est par où ? C’est par l’art ! » organisée la saison dernière (octobre 2012) au Molière-Scène d’Aquitaine avec la Cie Lubat, L’OARA ouvre un ambitieux projet en Aquitaine (*) :

« Les États généreux de l’improvisation » processus cultivé de rencontres publiques, ateliers pratiques, conférences, débats, concerts et autres performances manifestives. Au centre de ce vaste chantier, La Cie Lubat souhaite ainsi « mettre la question de l’improvisation à la question ! » et sera de nouveau en résidence à Bordeaux (Théâtre Molière, Auditorium, Rocher Palmer) du 12 au 23 novembre.

(*) Avec comme partenaires : Novart Bordeaux 2013 , festival des arts de la scène, Ministère de la Culture et de la Communication, DRAC Aquitaine, Rocher de Palmer Cenon, Auditorium opéra national de Bordeaux, Agence Culturelle Départementale Dordogne-Périgord (ACDDP) et le Conservatoire de Bordeaux.

Les rendez-vous :

  • Conférence le 12 novembre à 18h Librairie Mollat / salons Albert Mollat - 11 rue Vital Carles - Bordeaux. Mettre la question de l’improvisation en question. « Et comme disent les sûrs et certains : « L’improvisation ? C’est n’importe quoi ! » Ou bien encore : « C’est un art ! » Alors comme disait l’autre : « Le nain porte quoi ? Faire ou pas, avoir ou pas des improvisions ? » Le mystère reste rentier… Pas de ligne d’arrivée révélée, que des départs en catastrophes…retardées… » Bernard Lubat. Avec Bernard Lubat, Francis Marmande, François Rossé, Louis Lubat, Fabrice Vieira, Michel Ducom
  • Performance le 15 novembre à 18h30 au Molière-Scène d’Aquitaine à Bordeaux. D’Uzeste à geste. Avec Hamid Ben Mahi (chorégraphe) et Bernard Lubat (musicien). Bernard Lubat et Hamid Ben Mahi. Deux noms que l’on n’a encore jamais associés, deux créateurs d’univers qui pourraient sembler s’ignorer, entre l’un, chantre de l’occitan musical, ancré dans une ruralité sud-girondine qu’il défend comme un étendard et l’autre, héraut d’une danse née dans les banlieues. Il a contribué à son métissage, création après création, en la mettant au service d’une parole engagée et de chronique de vie. Leur rencontre inédite et improvisée est celle de ces mondes mais aussi celle de deux artistes plongés dans leur art sans pour autant ignorer les autres.

De Bernard Lubat, on connaît au choix et dans le désordre le musicien (de jazz mais pas uniquement) poly-instrumentiste et improvisateur notoire, le stakhanoviste du jeu de mots tendance lacanienne qui révèle des sens cachés, le défenseur d’un occitanisme qui passe bien évidemment par Uzeste qui serait un peu sa gare de Perpignan… À 68 ans, à près de 50 ans d’une carrière prolifique mais jamais abandonnée aux sirènes d’un succès trop facile, il poursuit son travail de transmission, ayant créé dans le sud-Gironde une véritable « école d’Uzeste » qui irrigue la façon de pratiquer la musique dans ces lieux. Pour novart, c’est le maître improvisateur qui est invité pour des « États généreux de l’improvisation ». Mais les autres facettes de Lubat ne sont jamais bien loin.

  • Expérience le 16 novembre à 18h00 au Rocher Palmer à Cenon. Om,x, La Compagnie Lubat et l’Ircam présentent leur machine à improviser ! L’heure est à l’improvisation entre l’homme et la machine, un duo imaginé par la Cie Lubat et les chercheurs de l’Ircam. Un ordinateur capable de capter le jeu d’un musicien-improvisateur en temps réel, dans le but de produire une nouvelle improvisation combinant imitation et transformation. Au contact de l’improvisateur, l’ordinateur apprend à jouer, fait des progrès à pas lents, mais immuables, en augmentant inlassablement la quantité d’informations mémorisées dans sa base de données, dont les capacités de stockage et de traitement sont vertigineuses. On peut craindre le pire !
    Avec : Bernard Lubat, musicien (piano synthétiseur) / Gérard Assayag, Benjamin Lévy, Marc Chemillier, Jérome Nika informaticiens (mathématiciens, ordinateurs)
  • Grand Bal Bœuf le 22 novembre à 20h30 au Rocher Palmer à Cenon. Le grand Bal Boeuf pour transcadencer toutes générations entremélimêlomêlées. Une mise en transe en danse abondance sans œillère sans frontière ni fausse manière. Un « Créolien » citoyen à base d’insatiable biguine gasconcubine en divaguant par la sambaquitaine, la polka funky, la javavache, la mazurkalipso, la valse swing, le reggae gascon, jusqu’à épuisement grisant… Avec les enjazzements de la nouvelle Cie Lubat de Jazzcogne, l’accordéon de Michel Macias, le fifre de Sylvain Roux, les saxophones de Francis Bourrec et François Corneloup, les jeunesses musiciennes uzestiennes Los Gojats et une sélection d’élèves du Conservatoire de Bordeaux.
  • Grande soirée des États généreux de l’improvisation le 23 novembre à 20h00 au l’Auditorium de Bordeaux. Les états généreux de l’improvisation. Improviser, comme la liberté, ça s’apprend, c’est tout sauf inné. Improviser, c’est s’improviser, c’est donner conscience au soi doutant de soi. Ne pas confondre spontanéité et spontanéisme, si cela peut arriver spontanément d’improviser, on ne s’improvise pas spontanément improvisateur. […] Improviser c’est prendre la responsabilité de sa liberté de son autonomie, c’est sortir de l’opinion courante, c’est courir le risque de se singulariser. En somme ce n’est pas prudent. Reste le courage, l’opiniâtreté, la santé, l’imagination, improviser c’est aller voir là-bas si j’y suis. » Bernard Lubat

L’IMPRO C’EST PAS DU GHETTO : MUSIQUE MOTSIQUE GESTE VERBE DANSE HUMER HUMOUR JAZZ ET OUTRE ET AU DELÀ

Ces États Généreux sont une partie qui désigne aussi un tout, une synecdoque dont le jeu de mot initial est chargé de sens. Car l’improvisation selon Bernard Lubat, c’est cette générosité du geste artistique qui s’adresse sans fard au public et à ceux avec qui l’on improvise. Alors, quatre journées pour arpenter un champ des possibles, pour lancer un projet aux multiples facettes qui s’étendra partout en Aquitaine autour de cette pratique, c’est bien la moindre des choses. Voilà pour le tout.

La partie, c’est cette soirée qui clôture cette première séquence, en attendant les prochaines. Un big band en forme de big-bang, déflagration improvisatrice allumée par la Compagnie Lubat et rassemblant une partie non négligeable des compagnons de route de cet ensemble protéiforme. Des musiciens bien sûr, avec notamment François Corneloup, François Rossé, Françis Bourrec ou Mathias Pontévia, mais aussi Michel Ducom à la voix parce que l’improvisation est aussi celle du verbe. Et du corps : même s’il n’est pas issu du fournil uzestois, Hamid Ben Mahi se devait d’être présent, sur scène, pour signer comme une ouverture vers d’autres marques d’improvisation.

La Cie Lubat de Jazzcogne présente Fabrice Vieira (guitare, voix, verbe) Thomas Boudé (guitare, voix, verbe) Jules Rousseau (guitare basse, verbe) Louis Lubat (batterie, verbe) Bernard Lubat (piano, voix, verbe) Francis Bourrec (saxophone ténor) François Rossé (piano, voix) Michel Etxecopar (voix, sifflets) Beñat Achiary (voix) Mathias Pontévia (percussions) François Corneloup (saxophone) Hamid Ben Mahi (danse) Michel Ducom (scansion verbale) et une sélection d’élèves du Conservatoire de Bordeaux.

Uzeste Musical/Cie Lubat
18, rue Faza
33730 Uzeste
bois.lubat@sfr.fr