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Edition du 24 mars 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Les photojournalistes s’inquiètent…

« Les photojournalistes s’inquiètent des entraves au libre exercice de leur métier » (Anjrpc-FreeLens)

Nous publions ci-dessous un communiqué de l’Association Nationale des Journalistes Reporters Photographes et Cinéastes - FreeLens (Anjrpc-FreeLens) du 1er mars 2007. (Acrimed)

L’Anjrpc-FreeLens, qui regroupe depuis 1962 les photographes de presse et d’information - qu’ils soient pigistes indépendants ou collaborateurs d’agences -, dénonce la tendance de plus en plus fréquente à dénier le droit des photojournalistes d’exercer leur métier en toute liberté.

A plusieurs reprises, ces dernières semaines, les photojournalistes se sont vus refuser l’accès à des conférences de presse. Tel a été le cas, le 21 février dernier, lors de la conférence de presse du Groupe EDF qui présentait ses résultats de l’année 2006, ou encore le lendemain lors de la conférence de presse du Groupe AXA.

Dans le même esprit, l’organisation de pools par les services de presse des partis politiques lors des meetings exclue de plus en plus systématiquement les journalistes freelance. Certains d’entre eux ont été malmenés par les services d’ordre. Quant aux photographes « sélectionnés », ils sont souvent relégués à distance de l’événement.

L’Anjrpc-FreeLens s’inquiète de ces pratiques qui tendent à se répandre. Comment rendre compte de l’actualité en toute indépendance si les photojournalistes sont soumis autoritairement à des « accès réservés » ?

L’Anjrpc-FreeLens rappelle que les photojournalistes sont des journalistes à part entière. Informer par l’image n’est pas moins louable que rendre compte par l’écrit. Il est inacceptable que la liberté d’informer s’applique différemment aux uns et aux autres.

De plus, nous constatons que la confusion entre information et communication s’aggrave de jour en jour. Qu’une entreprise ou un parti politique emploie des rédacteurs ou des photographes pour produire des outils de communication ne saurait remplacer une information digne et indépendante.

Dénier le droit des photojournalistes à exercer leur métier en toute liberté est une remise en cause du droit à l’information considéré en France comme une valeur fondamentale de la démocratie.

© Association Nationale des Journalistes Reporters Photographes et Cinéastes - FreeLens
121 rue Vieille du Temple
75003 Paris
Paris, le 1er mars 2007

P.-S. :

La rédaction de Citizen Jazz s’associe à la démarche de l’ANJRPC-Freelens, en prolongement des événements cités dans ce communiqué, et dénonce les difficultés de plus en plus importantes rencontrées par ses photographes pour effectuer leurs reportages dans des conditions normales : accès à certaines scènes et festivals totalement interdits, autorisations de photographier de plus en plus restreintes ou dans des conditions d’éclairage ou d’éloignement de la scène telles qu’il est impossible de photographier, « racket » de certains agents délivrant des accréditations en contrepartie de photos libres de droit d’utilisation, autorisations soumises à la signature de conventions de toutes sortes, etc.

Ces nouveaux comportements vis-à-vis des photoreporters (quel que soit leur domaine de prédilection) non seulement nuisent à la qualité de leur travail et à la bonne restitution des événements scéniques actuels, mais mettent aussi en péril la transmission d’une certaine mémoire et de la diversité des regards au « profit » d’un formatage quasi institutionnalisé.

Appliquées à leur époque, de telles atteintes à la liberté d’information et de création auraient rendu impossible toute la richesse artistique, iconographique et patrimoniale de l’oeuvre de William Claxton, Guy Le Querrec, Jean-Pierre Leloir… et de bien d’autres, sur les artistes du passé.