Louis Winsberg

Pour ce troisième volet de Jaleo, le projet de fusion jazz et musiques modales de Louis Winsberg, celui-ci rend hommage à Paco de Lucia, guitariste unique récemment disparu sans qui cette formation n’aurait jamais vu le jour, comme l’affirme l’ancien leader de Sixun. Témoignage d’admiration sans aucun pathos, sans même aucune véritable reprise du maître gitan, ce disque demeure cependant fidèle à son engagement en continuant de faire rayonner le flamenco à travers le monde, faisant résonner claquements de mains (palmas) et encouragements (jaleo) typiques de la musique andalouse tout autour de la Méditerranée : du Maghreb à l’Italie, en poussant jusqu’au Proche-Orient et aux Indes.

Pour produire cet album nomade, enregistré dans plusieurs studios différents, de Castille ou de Provence, le guitariste français s’est entouré de pas moins de dix-sept musiciens, chacun paraissant s’échanger tour à tour les tout aussi nombreux instruments qui en étoffent le son : saz, mandoline, bouzouki, cajon, bendir, tablas, piano, spakr, flûte, congas, et bien d’autres. Aux côtés des percussionnistes Miguel Sánchez et Nantha Kumar, piliers de longue date de la formation, se sont ajoutés pour l’occasion El Picubalé et Jorge Pardón, deux membres du sextet de Paco de Lucia dans les années 80 et 90. Quant à Sabrina Romero, immergée dans le flamenco depuis son plus jeune âge, si elle signe sur le disque la plupart des paroles et assure une bonne part des percussions et du chant, elle est aussi, sur scène, l’indispensable flamme qui danse.