Chronique

M&t@l

Hurlant

Laurent David (b), Maxime Zampieri (d), Thomas Puybasset (s)

Label / Distribution : Alter-Nativ

Vous conviendrez que ce trio porte un drôle de nom. Les trois lettres correspondent en fait aux initiales des prénoms des musiciens. Mais c’est aussi une référence à un genre auquel le jazz ne s’est guère frotté. De fait, la démarche a de quoi susciter la curiosité. Mais si ce n’était que ça. Car ce trio-là envisage du métal sans guitare électrique. Autant vouloir de la musette sans accordéon ou de la country sans chapeau. Le plus souvent basse et batterie sont aux manettes d’une rythmique dure et froide et contribuent à cette tâche « métal ». Le premier mouvement du « chêne et du roseau » est ainsi fait. En outre, Laurent David, à la basse, opte pour un son quelquefois saturé – c’est le cas par exemple dans le troisième mouvement d’« Arzach et son Ptéroïde », un choix qui contribue à cette esthétique.

En fait, c’est moins l’orchestration que les codes du métal que revendique le groupe. Or, si le tempo n’est souvent guère rapide, on trouve une atmosphère de fer froid – écoutez à cet égard le saxophone sur le troisième mouvement de « Codex Seraphinianus ». M&t@l c’est ce côté sombre de la musique comme pourraient s’en délecter les fans les plus fervents de Magma. Rien ne permet la comparaison entre la formation de Christian Vander et ce trio-ci, si ce n’est qu’on a le sentiment d’être à mille lieues d’une touche, même infime, d’empathie ou de chaleur. Or, paradoxalement, c’est ce qui fait le charme de M&t@l.