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Edition du 15 avril 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Machina Memorialis

Communiqué :

Machina Mémorialis » - concert spectaculaire

(Se Souvenir, verbe pronominal)

« Les images choisies par le souvenir sont aussi arbitraires, aussi étroites, aussi insaisissables, que celles que l’imagination avait formées et la réalité détruites. » (Marcel Proust)

  • 16h00 MACHINA MEMORIALIS
    Anne Bitran et le Quatuor Béla
    Mise en scène : Anne Bitran et Bénédicte Ober
    Manipulation d’images filmées autour de l’univers musical d’Albert Marcoeur
    Théâtre Du Chaudron
    La Cartoucherie
    75012 Paris
    M° Château de Vincennes, sortie tête de train, puis bus 112, arrêt Cartoucherie.
    TU : 15 €
    Réservation : 01 43 28 97 04
    JUSQU’AU 2 MARS

Construire un spectacle sur le souvenir, la matière du souvenir, si insaisissable et indescriptible, revient à parler de la mémoire, du rêve et de l’oubli. De quoi se souvient-on ? En quoi le souvenir de quelqu’un peut-il intéresser quelqu’un d’autre ? Peut-on construire un souvenir sur une scène de théâtre ? En montrant mes propres souvenirs, ou du moins des images enregistrées par d’autres de ces souvenirs (films super 8 familiaux, diapos…), c’est-à-dire des souvenirs fixés sur de la pellicule, j’aimerais poursuivre ce questionnement. Mais aussi faire appel aux souvenirs des spectateurs, à leur propre bagage d’images floues, mal cadrées, décolorées ou abîmées et qui sont la matière du souvenir, partir à la recherche de ce qu’il y a de commun à tous les souvenirs. Puis s’approprier ces images, entrer dans le souvenir , jouer avec, le déconstruire pour le reconstruire ailleurs, y surimprimer d’autres souvenirs, faire se rencontrer les souvenirs… Construire avec cette matière une sorte de marionnette dont le squelette composé de ces images réorganisées deviendrait une entité dramaturgique. L’univers musical et les textes d’Albert Marcoeur, par leur regard interrogatif sur le monde, la mémoire et le temps, correspondent à la couleur musicale et visuelle que je cherche ici.
© Anne Bitran

L’espace intérieur
L’espace que je veux créer est, dans la lignée du spectacle Lubie, un espace intérieur. La musique y joue le rôle d’un monologue intérieur, qui convoque les images autour de lui. Légers et translucides, les écrans montent du sol, se gonflent, ondulent ou tournoient. Pas de machinerie, mais des bambous qui soutiennent des tulles. Tout le spectacle est sous le signe du fugace et de l’aérien. Car qu’est-ce que nos souvenirs ont de commun ? C’est d’être des souvenirs, justement, c’est à dire des images intérieures, lumineuses, colorées et immatérielles. Les sources pourront être de différentes natures : ombres, « Cyclope », vidéo projecteur, selon le choix du metteur en scène. Un espace du souvenir, avec sa profondeur propre et ses effets de perspective, ses halos, ses flous, entre les images duquel on peut se glisser et circuler.
© Olivier Vallet