Chronique

Mathias Lévy

Unis Vers

Mathias Lévy - vl, Jean-Philippe Viret - b, Sébastien Giniaux - g et cello. Invités : Vincent Ségal - cello, Vincent Peirani - acc

Label / Distribution : Harmonia Mundi

Le titre de l’album, enregistré à la Cité de la Musique - Philharmonie de Paris en octobre 2018, se veut limpide : Unis Vers.

Unis… Le trio de Mathias Lévy s’est formé initialement autour de la figure de Stéphane Grappelli, du précédent hommage rendu par le trio et du violon que joue Mathias : le violon Pierre Hel, conçu à Lille en 1924 et donné au Musée de la musique par Grappelli en 1995. Unis par une écoute et une respiration mutuelles, le trio et ses deux invités Vincent Ségal et Vincent Peirani le sont à l’évidence.

Vers… L’ensemble se tourne désormais avec cet album vers un répertoire personnel, singulier, émancipé de l’hommage. Un univers dont les sources d’inspiration se lisent dans les titres des morceaux : « Ginti Tihai », « Thelonious », « Rêve d’éthiopiques », « Kind of Folk ».

La proposition se révèle d’une beauté pure. Les deux premiers titres « Ginti Tihai » et « Sur le fil, » les plus poignants, sont à pleurer d’émotion (testé pour vous). La tristesse addictive, le lyrisme du premier titre sur lequel s’invite Vincent Ségal, d’une part, puis le blues rocailleux, l’amertume contenue du deuxième morceau interprété avec Vincent Peirani, d’autre part, touchent au cœur. Deux solos de violon classique en « Intro » et « Interlude » provoquent la même émotion. Enfin, « Soleil sous les feuilles d’un arbre » en duo violon-guitare, un morceau composé par Sébastien Giniaux, offre un message réconfortant et lumineux. De l’élégance d’avoir conclu l’album par ce court message.

par Alice Leclercq // Publié le 15 septembre 2019
P.-S. :

Mathias Lévy joue sur un violon Pierre Hel “Grappelli”, Lille 1924, collection du Musée national de la musique.