Chronique

Mathieu Bec & Quentin Rollet

Furie

Mathieu Bec (d), Quentin Rollet (as, sopranino, Monotron)

Label / Distribution : ReQords

Duo improvisé entre le saxophoniste Quentin Rollet et le batteur Mathieu Bec, Furie, quoique son nom ne l’indique pas, ne joue pas le jeu de la joute expressionniste où la bousculade sert de levier princeps à la construction du propos.

Sans être non plus dans le minimalisme, ce duo choisit plutôt de créer les conditions d’un échange interactif qui le voit traverser différents climats, humeurs et émotions. Les saxophones généreux de Rollet creusent un son plein et généreux qui séduit l’oreille avant de la conduire jusqu’au déchirement du cri auquel la batterie de Bec vient porter un contrepoint qui renouvelle l’équilibre tout en le désaxant. Particulièrement pertinent sur la partie haute de son set (les cymbales apportent une légèreté bienvenue), il accompagne les obstinations du saxophoniste autant qu’il les initie.

Dans les moments où le dialogue se fait plus imbriqué, l’auditeur prend le temps d’entrer dans la clarté d’une frappe sur un tom, se laisser aller à l’écoute d’une petit mélodie évanescente, ou peut aussi être emporté par un usage très à propos de l’électronique (sur « Première rencontre » notamment). La volonté de toujours tenir un discours volontaire sans être outrancier place le duo dans une dynamique stimulante toujours renouvelée, et qui réactive en permanence l’intérêt qu’on lui porte.

par Nicolas Dourlhès // Publié le 25 août 2024
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