Mats Eilertsen

Quand on s’empare d’un album publié chez ECM, on s’attend à un rendez-vous avec la grâce elle-même. Aussi, si Rubicon de Mats Eilertsen n’est pas le plus superbe du label allemand, il s’agit d’un beau disque.

Tout y est fait de touches feutrées et de subtiles douceurs évanescentes, celles-là mêmes qui constituent la marque de fabrique ECM. Rubicon y trouve donc tout naturellement sa place. Pourtant, il manque un petit quelque chose pour que la magie opère totalement. Il s’agit d’un tout petit élément de l’ordre du millimètre, quasi invisible et à peine perceptible. A tel point qu’on s’échine à le définir.

Peut-être qu’un soupçon de violence nous amènerait à être génialement émerveillés ? Car qu’est-ce que la grâce sans déchirement ? Une élégance distanciée ? Un charme trop superficiel ? Aussi, si cet album, fait d’eau, de bois et d’hiver, est incontestablement beau, on a du mal à se sentir véritablement ému.