Chronique

Matt Wilson

Arts and Crafts

Matt Wilson (d), Larry Goldings (p), Dennis Irwin (b), Terell Stafford (tp).

Label / Distribution : Palmetto Records

Quel plaisir, ce quartet « Arts and Crafts » et leur CD éponyme ! Matt Wilson, batteur qui a joué avec Dewey Redman et dirige aussi son quartette régulier (avec contrebasse et deux saxophones), est une sorte de doux dingue du jazz contemporain, drôle et imaginatif. Mais avec ce nouveau quartette il laisse de côté ses expérimentations ludiques pour se consacrer à un jazz plus traditionnel. La réussite est totale.

Larry Goldings, au piano, et Dennis Irwin, à la contrebasse, sont des
pilliers du jazz mainstream, habitués du label Criss-Cross. Terell Stafford, trompettiste qu’on aurait pu croire un néobopper de plus vu ses fréquentations parmi les « jeunes lions » de New York, impressionne par la beauté du son et la générosité de l’esprit. Ces quatre-là s’écoutent et se répondent dans un swing détendu mais alerte. Ils chantent, sur des rythmes tantôt nerveux, tantôt langoureux, mais jamais crispés.

Les compositions sont bien choisies : « Stompin’ Grounds » de Rahsaan Roland Kirk, un « Webb City » tonique de Bud Powell, « Old Gospel » d’Ornette Coleman, plus des standards et compositions originales. Wilson contribue un des moment forts du CD, « Lester », en hommage à Lester Bowie, un blues élégant que Terell Stafford joue, émouvant, à la sourdine. Puis il y a la ballade brésilienne « Beija Flor », « There’s No You » dont le thème est exposée par Dennis Irwin… tout est bon ici. Le quartette Arts and Crafts a fait fort pour son premier CD, l’affaire de quatre petites heures au studio d’enregistrement, une majorité de premières prises… on en redemande !