Michel Petrucciani

Un double CD enregistré en concert en 1998 au North Sea Jazz Festival, aux Pays-Bas, en 1998, qui devrait aviver encore la flamme de la mémoire de Michel Petrucciani !
Que n’a-t-on dit de son jeu coloré, ô combien percussif et mélodique à la fois. Le pianiste drômois revendique ici une joie de vivre pleine de groove, sans omettre le swing dans des chorus enchanteurs, laissant de l’espace à son groupe.
Le sextet Both Worlds (ainsi nommé car conjuguant musiciens américains et européens) s’envole sous la férule du clavier, propulsé dans le bonheur d’être ensemble par une section rythmique du feu de Dieu : Anthony Jackson, à la basse électrique six cordes, donne dans l’efficace et jamais dans le superflu, Steve Gadd, à la batterie, déroule un drumming sans faille, jusqu’au duo avec le pianiste qui constitue l’acmé de cet album. Les vents en rajoutent dans la ferveur collective : Denis Leloup, plus slide que jamais au trombone (et il le fallait pour remplacer Bob Brookmeyer, par ailleurs responsable des arrangements de l’album studio original), appuie volontiers le récit collectif, tandis que Flavio Boltro, à la trompette, pimente le propos. Stefano Di Battista, aux saxophones alto et soprano, assaisonne le tout à la sauce bop.
Des plages avec l’orchestre symphonique de Jurre Haanstra sur des arrangements de Anders Soldh (un élève de Michel Legrand), soulignent à l’envi le désir de celui qui fut véritablement une star européenne du jazz, d’être reconnu comme un instrumentiste d’exception.