Mina Agossi

Petite, elle était maigre, mais depuis Mina Agossi, comme on dit en Afrique. Et surtout son talent a g’andi. Cet album est déjà son troisième, enregistré avec son groupe régulier, plus exactement une simple rythmique batterie-basse. A une époque où la vogue est aux chanteuses de piano-bar de grand hôtel, en voilà une qui considère sa voix comme un instrument et recompose les standards plutôt qu’elle ne les récite, tout en donnant la priorité aux compositions originales. Adieu le commercial en goguette, bienvenue le mélomane aux aguets. On est aussitôt surpris, attiré, séduit par cette façon de jouer de la voix, puis au fil de l’écoute l’attention retombe, on découvre que l’emballage est un peu vide, et on finit par trouver l’album un peu long. Signalons néanmoins la pertinence du batteur Bertrand Perrin, son excellent travail sur les timbres et la dynamique avec la pulsation toujours présente, même de façon subliminale. Certes pas un grand disque, mais un album intéressant.