Nils Petter Molvær

La sortie d’un album de Nils Petter Molvær est bien entendu un événement. Le trompettiste norvégien est en effet une des figures marquantes du jazz de la période actuelle. Qu’il émarge depuis Khmer en 1997 chez ECM est un signe, là encore, d’une reconnaissance de la qualité musicale de ses albums.

Stitches ne déroge pas à la règle ; ce dernier disque s’inscrit tout naturellement dans la filiation des précédents. On a bien entendu rapproché Nils Petter Molvær du Nu Jazz, terme qui désigne un style mélangeant la musique électronique – ou disons des éléments électroniques – et des formes acoustiques souvent improvisées. Là encore, Stitches est en plein dedans. Car si les musiciens ne sont que quatre, en l’occurrence Johan Lindström, Jo Berger Myhre et Erland Dahlen en plus du leader, tout l’album fourmille de mille et un sons. Même le minimaliste « Another Stitch » et ses 1’40 semblent faits de sonorités autres, alors que le morceau est joué en duo. Peut-être parce qu’il est construit tout en bribes ? Des bribes certes, mais aussi des développements qui semblent fugaces et éphémères, donnant ainsi à cette musique un aspect carrément fragile. Ainsi en est-il de « A Sudden Rash », particulièrement la première partie, où la guitare de Johan Lindström notamment se déploie en autant de volutes que nécessaire. L’album se termine, ou presque, avec « True Love Waits » - un titre comme un hymne à la patience – dans une série de délicatesses qui s’agencent comme une très belle ballade romantique.