Noah Haidu

Nouvelle étoile dans l’univers du piano jazz, Noah Haidu fait son miel de l’improvisation sur des standards éprouvés. Les trames harmoniques sont bousculées, élégamment déconstruites, de même que les repères rythmiques sont déplacés de façon aléatoire, par un art des renversements plus que subtil. La rythmique, superlative, confère à l’ensemble un supplément d’âme groove , tel ce drumming délicieusement archaïque de Billy Hart en introduction de « Over The Rainbow » ou ces rondes chatoyantes émanant de la contrebasse de Buster Williams, maître du contrepoint, dont les glissandos sont toujours d’une infinie délicatesse, en particulier sur une remarquable introduction libre pour « Up Jumped Spring », la valse émancipatrice de Freddie Hubbard. Le groupe se surpasse dans des harmoniques au-delà des notes, rappelant les trios de Keith Jarrett, avec un ton narquois cependant, qui confère à cette musique l’attrait de l’interdit.