
C’est un drôle de nom que porte cet orchestre-ci, un intitulé à la fois plein de tendresse et de malice. Peut-être parce que, par association d’idées, nous pensons à Pierrot la lune ? Peut-être aussi parce que plus généralement tout ce qui se passe dans les astres nous indique une imagination débordante ? Une rêverie émerveillée ? Force est de constater qu’on plane volontiers sur certaines compositions. La voix de Rosa Grace et les volutes à la flûte sur « Diavolana » sont en effet éthérées et constituent une belle promenade aérienne. Nombre de morceaux sautillent – tels « Piece No. 3 » ou encore « Dancing Bob » – à la faveur du jeu de Didier Havet au tuba. Peut-être constituent-ils des pas de danse que cet undectet, augmenté de trois invités dont l’excentrique Bradney Scott, esquisse avec la lune ?
Quand certains nous promettent chimères et autres mirages, Jon Handelsmann qui mène cet orchestre depuis vingt-deux ans nous invite, sans esbroufe ni chichi, à une belle virée interplanétaire. On invitera d’autant plus volontiers les mélomanes à s’installer confortablement pour cette cavalcade à travers les étoiles, qu’elle s’avère enthousiasmante.