Chronique

Otomo Yoshihide’s New Jazz Quintet

Flutter

Yoshihide (g, electronics, samples), Tsugami Kenta (as), Kikuchi Naruyoshi (ts), Mizutani Hiroaki (b), Yoshigaki Yasuhiro (dm, tp), guests : Sachiko M. (sine waves), Akita Masami (synthés)

Label / Distribution : Tzadik/Orkhêstra

L’un des aspects positifs du travail de John Zorn, producteur et responsable du label Tzadik, est de faire découvrir des talents étrangers, dans tous les sens du terme, étrangers à la scène « jazz » ou simplement étrangers à l’Amérique en terme de nationalité. Ces musiciens japonais n’ont rien à envier à nos meilleurs jeunes soufflants et autres bidouilleurs de sons hexagonaux, ils produisent un jazz profondément baroque où se mêlent des éléments de swing, de free, de musique contemporaine improvisée, avec en fond de sauce de petites excitations électroniques tout à fait d’actualité. Cela ne produit pas d’émotions très fortes (encore que la reprise de Night Lights de Gerry Mulligan suivi d’une longue conclusion crescendo titrée Density soit de la meilleure venue), mais cela s’écoute bien. Quant Ayler voisine avec Dolphy et n’est pas trop éloigné de Bud Shank à certains moments, quant les audaces de l’Art Ensemble de Chicago se combinent au swing carré d’un petit combo des années 40, on est sûr de ne jamais s’ennuyer, même si on aperçoit toutes les ficelles. Ce qui compte, pour la marionnette, c’est de ne pas s’imaginer qu’elle produit elle-même les mouvements qui l’agitent…