Chronique

PEE BEE

Or Not To Be

Claudio Pallaro (ts), Gary Brunton (b), Sandrine Deschamps (voc), David Patrois (vib), Luc Isenmann (dm), Frédéric Loiseau (g), Gilles Relisieux (tp), Jérémie Bernard (tp), Didier Haboyan (as,cl, fl), Eric Desbois (bs, ss), Vincent Renaudineau (tb), Daniele Israel (tb) + John Boswell (tabla)

Label / Distribution : Juste une trace

Pee Bee est un laboratoire au sein duquel de multiples expérimentations ont peu à peu façonné un genre. Celui de la dérision, du burlesque, mais pas du n’importe quoi. Un cadre a été défini, reposant sur une certaine écriture, et qui a pour vocation d’assurer une esthétique particulière à l’expérience. Au risque de contraindre les improvisations à ne pas trop éclabousser le plan de travail. Après avoir célébré l’Italie avec Dolce Vita, c’est ici l’Angleterre qui est portée à frémissement dans une fiole jaugée au millimètre. On ne travaille pas à la louche chez Pee Bee.

Si le collectif préfère les tubes à essai aux tubes de l’été, il n’en joue pas moins à infuser un ou deux hymnes pour en changer la couleur. On joue avec les clichés pour mieux les relativiser. On ose un hymne national, on prête allégeance à Queen de Freddie Mercury, on injecte du cuivre aux Rolling Stones qui en ont vu d’autres. Quoi qu’on en dise, il y a matière à se délecter d’une interprétation impeccable, maîtrisée et à l’équilibre parfait.

Finalement, la dérision pincée britannique sied à merveille au collectif qui s’en donne à cœur joie. À tel point que la prise de risque était assez minime. L’expérience est si convaincante qu’on en oublie qu’il s’agit d’une expérience. Reste à savoir s’il s’agit d’un avantage ou d’un inconvénient. Peut-être les deux, c’est à l’auditoire de trancher.