Chronique

Palm Unit

Don’t buy Ivory, Anymore

Lionel Martin (s), Frédéric Escoffier (clav), Philippe Pipon Garcia (d), Abraham Mansfaroll (perc)

Label / Distribution : Komos

Pour son précédent album, Palm Unit s’était attaqué à la musique de Jef Gilson. Cette fois les musiciens lyonnais revisitent avec une franche liberté la musique d’Henri Texier, un musicien qui, avec Albert Ayler et Sydney Bechet, a fortement marqué Lionel Martin, saxophoniste de ce quartet décoiffant. C’est loin d’être une mince affaire puisque la discographie du contrebassiste est particulièrement riche. Depuis Total Issue en 1971 jusqu’à Sand Woman publié l’an dernier, on ne compte pas moins de trente-six albums. Impossible donc d’en faire le tour en un disque et le travail que le saxophoniste Lionel Martin a mené avec ses compères, en l’occurrence Frédéric Escoffier, Philippe Pipon Garcia et Abraham Mansfaroll, a été aussi un travail de tri et de sélection. Quels morceaux choisir pour un hommage à un musicien qui a été depuis plus de quarante ans, c’est le moins qu’on puisse dire, prolixe ? L’album s’intitule Don’t Buy Ivory, Anymore. Le morceau avait été originellement publié dans Indian’s Week et repris notamment par Bojan Z dans Solobsession. La version de Palm Unit tranche radicalement avec l’originale ou avec celle de Bojan Z. C’est plus brutal, plus sauvage, plus irascible en quelque sorte. On retrouve la patte punk-rock de Lionel Martin et Palm Unit arrive à garder le cachet mélodique de la musique de Texier tout en lui donnant beaucoup d’agressivité. Il ne s’agit ni d’une imitation, ni d’une transgression et la réussite de l’hommage réside précisément ici : un juste équilibre entre la restitution du suc de la musique de Texier tout en restant Palm Unit.