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Edition du 15 avril 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Pannonica : démission collective

La baronne ne rigole plus

Communiqué —

POUR SAUVER LE PANNONICA

Nous, membres du Conseil d’Administration de Nantes Jazz Action, structure porteuse du Pannonica, présentons ce jour notre démission commune dans l’intérêt général du projet associatif, afin de protéger les salariés du Pannonica et pour mettre fin à la crise de confiance avec les partenaires financiers qui a explosé en juillet 2019.

LA CRISE DE GOUVERNANCE
La série d’événements chaotiques et peu clairs depuis la nomination de Frédéric Roy en août 2019, puis sa prise de poste en novembre 2019 nous a semblé mettre en danger le projet construit depuis 2017 dans une optique horizontale, avec notamment une gouvernance participative.
C’est également dans le but de protéger des salariés qui, en quelques mois, se sont retrouvés en situation de stress et d’incapacité à travailler, que les membres du CA ont voté majoritairement pour la solution la plus sûre et la plus rapide pour sortir de l’impasse : mettre fin à la période d’essai d’un co-directeur artistique et culturel inadapté aux contours de ses missions dans le cadre du projet du Pannonica.
Cette décision a fait l’objet de nombreux commentaires dans la presse et dans les milieux culturels locaux sans que personne ne s’informe auprès de l’association ou de l’équipe.

UN ARRANGEMENT SANS PUBLICITÉ
A la suite de cette décision, une réunion a été organisée avec les partenaires financiers du Pannonica (DRAC, Ville, Région et Département) et le bureau de l’association. Lors de celle-ci, les partenaires ont expliqué avoir conclu un arrangement en amont du jury de recrutement, avec des membres de l’association et Frédéric Roy, afin que ce dernier prenne la direction unique du Pannonica, réorganise les fiches de poste de toute l’équipe et modifie le projet ainsi que les statuts de l’association.
Cet arrangement a été fait en secret, au mépris des administrateurs et des adhérents de l’association, du projet associatif, des salariés et du droit.

UNE ASPHYXIE ORGANISÉE
De cette décision de mettre fin à la période d’essai de Frédéric Roy a découlé la coupure brutale des subventions, le retrait coordonné de tous les partenariats avec le Pannonica, l’inertie organisée autour de l’équipe et l’impossible dialogue constructif avec les partenaires publics, mettant l’association dans l’incapacité d’avancer.
Malgré l’intervention de la FEDELIMA (Fédération des lieux de musique actuelle) sollicitée pour un travail de médiation et d’accompagnement afin de présenter un plan construit de sortie de crise, les partenaires financiers n’ont pas souhaité revenir sur leur décision d’empêcher toute activité au Pannonica, réitérant leur volonté de revenir à une direction unique et verticale du projet, selon les termes de l’arrangement passé hors de toute négociation.

UNE SORTIE DE SECOURS
Convaincus à présent que la situation ne trouvera aucune issue par le dialogue, pour marquer notre désaccord avec les méthodes douteuses subies depuis un an et dans l’espoir que le Pannonica - même structuré avec un projet vertical et directif - survive, nous choisissons aujourd’hui de démissionner de nos postes d’administrateurs de NAJA.

Les administrateurs de Nantes Jazz Action
Elisabeth Sourdillat,
Matthieu Jouan,
Pablo Félez,
Julien-Gros Burdet,
Christine Richard

Nantes, le lundi 6 juillet 2020