Chronique

Parabolique

Parabolique

Claire Rengade (texte, voc), Fred Roudet (tp), Emmanuel Scarpa (dms, voc, tp, synth, comp), Boris Cassone (b, effets, voc, synth, tp, comp)

Label / Distribution : Autoproduction

Depuis sa création en 2019, qu’il s’agisse de sa musique ou de sa route, Parabolique improvise. Et ça lui réussit plutôt bien. L’enregistrement de cet album n’était pas dans les « plans », il est devenu une nécessité dans le monde confiné. Mais cette nécessité, pour le coup, a été fructueuse.

Bien qu’il s’agisse d’un instantané des prémices d’un projet, rien ne laisse transparaître un quelconque déséquilibre, ou un manque de cohésion. Bien au contraire, dans une aisance constante, le langage instauré entre les quatre musicien.ne.s est fluide et captivant. Les intentions varient d’un titre à l’autre, différentes atmosphères s’enchaînent, et toujours demeure l’attraction produite par l’effluve sonore qui opère dès les premières notes, les premiers mots.

Dans un équilibre habile, les instruments balbutient tour à tour ou ensemble dans un mode opératoire emprunté au langage parlé. Chacun sa voix dans cet orchestre tout en éloquence, et chacune compte. Ici, l’instrument de Claire Rengade est autant sa voix que ses mots, qui jaillissent, sonnent juste, et sont autant porteurs d’émotions que les expressions musicales livrées par Fred Roudet, Boris Cassone et Emmanuel Scarpa.

Le quartet s’amuse, se surprend, animé d’une curiosité enfantine, dans un élan spontané qui nous emmène au-delà d’une simple histoire écrite. Quelque part entre la fiction pure et une actualisation de la vie. Un spectacle vivant, que le disque exhorte à voir sur scène, absolument.

par Raphaël Benoit // Publié le 27 novembre 2022
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