Parker/Bauer/Drake

Une heure de musique entièrement improvisée, trois « morceaux » titrés simplement Drake, Parker et Bauer (pourquoi se fatiguer en effet, mais à ce compte, number one, number two, number three auraient été aussi performants, non ?), la seule question qu’on est en droit de poser, puisque la qualité des instrumentistes n’est pas en jeu - ils sont trois à la fois irréfutables et bien connus -, est donc celle de la justification d’une telle publication.

Assister en direct à une heure de musique entièrement ouverte et improvisée peut parfois décevoir, mais on sait que c’est le jeu, et que la chose ne prend pas toujours la direction qu’on pourrait souhaiter. Il n’est pas sûr en revanche, même quand le concert a donné de beaux résultats, que l’écoute renouvelée sur disque, conçu comme un « analogon » du concert, soit toujours très excitante. Après tout, trois excellents instrumentistes qui conversent n’ont pas toujours en tête de faire œuvre. Bavarder avec intelligence suffit souvent. Chacun ayant son langage, ses tournures, le dialogue peut fonctionner sans que rien vienne faire que la musique produite dépasse les intentions de tel ou tel.

On objectera qu’au regard du nombre de concerts qui ont lieu tous les jours, le nombre de disques produits est encore très faible. Certes. Il n’empêche que la question se pose toujours de la publication, et que le sentiment subjectif des musiciens eux-mêmes ne suffit pas. Ici donc, rien de vraiment saillant, rien qui impose de préférer cette séance à telle autre, car ces trois-là ont dû se retrouver très souvent.