Pat Metheny Group

Cinq ans. Les fans du Pat Metheny Group – ils s’expriment nombreux sur le forum du site du PMG - ont dû attendre presque cinq ans avant que le groupe ne se retrouve en studio pour un nouvel opus. Ceux qui aiment le « changement dans la continuité » (à moins que ce ne soit l’inverse) ne seront pas déçus. Ils trouveront dans « Speaking Of Now » ces longues plages lyriques, douces, éthérées, laissant la place à de longs développements, des solistes hors pair, une écriture et des arrangements au cordeau.

L’évolution ne vient pas vraiment de l’écriture, hormis quelques trouvailles bienvenues, ni de l’instrumentation. Elle vient surtout de l’arrivée de nouveaux musiciens, un véritable apport de sang frais. Avant tout, on ne pourra que remarquer le batteur mexicain Antonio Sanchez, comme on l’avait déjà fait quand il tournait avec Danilo Perez. Une technique au sommet, une finesse et une sensibilité rarement entendues, il propulse tout l’album avec éclat. Le camerounais Richard Bona est utilisé comme vocaliste, mais avec parcimonie. Sa voix est si immédiatement reconnaissable, elle laisse une empreinte si forte aux thèmes qu’elle orne, qu’on peut comprendre que Pat Metheny n’ait pas voulu faire un album qu’il aurait alors fallu intituler « Richard Bona & the PMG ». Quant à Cuong Vu, trompettiste d’origine vietnamienne, plus habitué à fréquenter la scène dite des « musiques créatives », on est surpris d’apprendre qu’il est un fan de la première heure du PMG. Il nous délivre sur « Proof » un solo d’une intense beauté où perce cette grande fragilité caractéristique des grands trompettistes. Il sait aussi utiliser sa voix, de manière moins virtuose que Bona certes, mais l’émotion y est intensément présente.

Au total, un bel album d’une écoute très agréable délivrée par un groupe dont on attend avec impatience la prochaine prestation scénique (Lausanne, 6 juin, Paris, 7 & 8 juin, Nice, 22 juin, Vienne, 3 juillet).