Pierre do Sameiro

Imagine-t-on ce disque – un album pour la route, en somme, puisqu’il nous amène de Paris à Florence – dans un camion de chantier à 150 km/h ? C’est ce qu’on peut lire dans le dossier de presse et on s’attend à des fulgurances nucléaires, des choses qui vont à toute allure, des tempos de folie et une tenue générale qui tendrait vers le be-bop. « The Hang », qui ouvre Da Parigi a Firenze, est ainsi mené tambour battant et on perçoit, notamment lors la première minute, une certaine fébrilité. Il y a toutefois bon nombre de morceaux qui constituent des douceurs. Pas de celles qu’on trouve à toute blinde sur une autoroute. À commencer par « Ma France », morceau sur lequel les quatre musiciens font susurrer leurs instruments respectifs. C’est une très belle ballade et on imagine volontiers un cadre plus contemplatif. Pour tout dire, la route à toute vitesse est la genèse, au-delà même de ce seul album, de la carrière de Pierre do Sameiro qu’il a entamée tardivement après quelques années sur les chantiers.

Pour cet album, le saxophoniste s’est entouré de trois musiciens italiens – en l’occurrence Simone Basile, Matteo Anelli et Giovanni Paolo Liguori – pour faire ce trait d’union entre Parigi et Firenze. Le line-up n’évoquera que très peu de chose aux mélomanes moins avertis. Peu importe, il s’agit d’un beau disque. Allez savoir, il pourrait accompagner vos trajets autoroutiers.