Le jazz a sa tribune depuis 2001

Edition du 24 mars 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Rires de jazz : appel à communication

Esthétique(s) Jazz : la scène et les images
Rencontres scientifiques du festival Cinejazz conçues par le laboratoire SeFeA de la Sorbonne Nouvelle
en partenariat avec Rennes 2 et la Fondation Dapper

2ème édition : Rires de jazz
les 28-29 novembre 2014

A l’origine du jazz, il y a les spectacles musicaux et satiriques des esclaves dans les plantations, ces spectacles que les Blancs qualifiaient d’« éthiopiens » et qui inspirèrent les minstrels shows ou la tradition du blackface. Dans cette pratique musicale née au temps de l’esclavage se trouve une dimension ludique, un rire salvateur, subversif et libérateur, un fracas de rires destiné à saper l’ordre esclavagiste, au nez et à la barbe du maître. C’est ce rire ontologique qui travaille en profondeur l’esthétique jazz que nous souhaitons interroger, du geste comique et ludique du jazzman au corps musical de l’acteur comique.

En quoi ces corps-jazz vibrant en rythme, au risque de la danse, sont-ils capables de produire une mécanique humoristique ou burlesque ? Et dans quelle mesure ces corps-jazz qui provoquent les rires jouent-ils à déconstruire les normes ?

On pourra chercher les rires de jazz du côté des acteurs comiques au corps musical, tels Jerry Lewis ou Louis de Funès, ou des musiciens qui jouent leur jazz dans un éclat de rire tels Louis Amstrong, Fats Wallers, Dizzy Gilespie ou Cab Calloway.
Tous ont le jeu en partage, un jeu-jazz qui marque l’histoire du comique. Sans oublier que, dans cette aventure des rires de jazz, Paris et ses scènes de music-hall tiennent une place particulière, du clown Chocolat à Henri Salvador en passant par Boris Vian, Joséphine Baker et bien d’autres, comme plus récemment Jacques Gamblin ou Jacques Bonnaffé.

On s’interrogera aussi sur la façon dont le jazz peut créer ou soutenir les rires dans le cinéma de genre tel que le film noir (en particulier, dans le cinéma français populaire, Les tontons flingueurs, Le grand blond avec une chaussure noire, Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais elle cause) ou encore dans l’animation, de Tex Avery à la Panthère rose, des Aristochats à, plus récemment, Le Prince et la grenouille.

Les communications pourront porter aussi bien sur des figures comiques marquantes d’acteurs ou de musiciens, ou des procédés humoristiques et burlesques qui se retrouvent au cinéma ou au théâtre, que sur des enjeux formels, historiques et anthropologiques.

Nous aborderons 4 grands axes :

  • Le rire ontologique du jazz : les facéties en noir et blanc du blackface
  • Jouer jazz pour déjouer : caricature et dérision
  • Jazz aux éclats : sape et déconstruction
  • Petite mécanique pour rire : rythme et vibration humoristique

Les propositions de communication (résumé de 15 lignes + notice biographique de 10 lignes) sont à adresser sous forme de fichier word ou rtf avant le 15 avril 2014, à :
s.chalaye@aliceadsl.fr et pierre.letessier@univ-paris3.fr

Comité scientfique : Gilles Mouëllic, Emmanuel Parent, Sylvie Chalaye, Pierre Letessier, Catherine Naugrette, Alexandre Pierrepont et Yannick Séité.