Chronique

Rogers/Fincker/Duscombs

Whahay

Paul Rogers (7 strings baroque b), Robin Fincker (ts, cl), Fabien Duscombs (dm)

Label / Distribution : Babel Label

On pouvait croire Paul Rogers définitivement rangé du côté de la musique improvisée radicale, domaine dans lequel il excellait en solo avec sa contrebasse baroque à sept cordes. Et puis voilà qu’il nous revient sur un répertoire Mingus ! Et avec quel bonheur ! Le sien, celui de ses partenaires, et le nôtre !

Ce trio a déjà écumé les bonnes scènes françaises, depuis les « Rendez-vous de l’Erdre » où je les entendis une première fois (succès magistral devant plus de mille personnes) jusqu’à Jazz à Luz où Fabien Duscombs et Robin Fincker jouent un peu comme à la maison. « Better Git It In Your Soul » inaugure la séance de façon très sage (Fincker à la clarinette) avant un « Ecclusiastics » plein de surprises, et le reste suit sans que jamais l’intérêt ne fléchisse. La convocation des thèmes de Mingus se fait sur la base de ce que je nommerais volontiers l’allusion rêveuse. Autrement dit ils sont là, apparaissent et disparaissent, prennent chair puis s’envolent, reviennent vous hanter, s’effacent à nouveau. Écoutez « Goodbye Pork Pie Hat » par exemple…

Seule réserve à une « élection » amplement méritée : j’aime tellement les voir jouer, assister à l’éclosion libre de cette musique qui comporte sa part d’improvisation (évidemment !) que je reste, après écoute du CD, dans le plus vif désir de les entendre à nouveau en direct ! Donc, plus que jamais, l’appel à un « encore » s’impose.