Romain Pilon

Onze morceaux constitués d’autant ou quasi (puisque seul un interlude est une composition de Romain Pilon) de reprises. On aura, d’un premier abord, peut-être du mal à parler de standards car le guitariste a fait le choix de constituer ce répertoire à partir de morceaux qui n’ont guère été repris auparavant.

Reste que dans l’esprit de ce disque et le traitement de la musique, il s’agit de standards. En trio – on trouve aux côtés de Pilon, Yoni Zelnik et Jeff Ballard – ces trois-là revisitent des compositions d’Herbie Hancock, Miles Davis ou encore Steve Swallow. Et la revisite est faite de main de maître. On perçoit très clairement, dès les premières mesures, qu’ils n’ont pas repris à l’identique les morceaux mais qu’ils en ont conservé l’âme. L’équilibre entre la création et le respect de l’essence de chacune des compositions traverse l’album de part en part comme un fil conducteur. C’est le signe d’une grande attention.

Ils sont un certain nombre de musiciens à fouiller le répertoire américain de l’histoire du jazz et Romain Pilon, à l’instar de Joachim Govin ou encore de Rotem Sivam, en fait partie pour le plus grand bonheur de nos oreilles.