Salut à toi Jean-François
Notre collaborateur Jean-François Picaut vient de nous quitter à 73 ans.
Sandra N’Kake et Jean-François Picaut © Gérard Boisnel
En bouclant le sommaire, nous apprenons le décès de Jean-François Picaut, plume régulière de Citizen Jazz, installé à Rennes et rayonnant dans les festivals alentour. Que cette tribune lui rende hommage.
- Jean-François Picaut © Gérard Boisnel
Cela fait presque 8 années, jour pour jour, que Citizen Jazz publie les articles de Jean-François Picaut.
Un premier article, en guise d’avant-papier alléchant pour le festival Jazz à l’étage de Rennes, le 20 janvier 2014.
Depuis, il a principalement couvert les festivals Jazz à l’ouest, Jazz sous les Pommiers, Jazz à l’étage, Saveurs Jazz de Segré, Jazz aux Ecluses, Malguénac, la côte d’Opale, Tourcoing. Un homme du nord-ouest de l’Hexagone, pourrait-on dire.
Modeste, cultivé, pondéré, il était très apprécié dans l’équipe. Notre collaboratrice bretonne Anne Yven en témoigne : « C’était l’autre Breton de la bande et je l’ai croisé à deux reprises. À Rennes. Toujours impeccable, doté d’une grande classe et politesse et d’une belle éthique. On a écrit tous les deux pour le site Lestroiscoups.fr. On a tous deux beaucoup évoqué Pascal Contet qu’on aime et que nous avons rencontré ensemble à Rennes en 2015 : à l’époque c’était pour le dossier consacré à Joëlle Léandre. Jean-François a d’ailleurs réalisé un très très bel entretien croisé de Joëlle et Pascal publié en 2019 sur Citizen Jazz. À relire. Absolument. Sa plume est toujours respectueuse et précise. J’ignorais qu’il était souffrant. Je salue son grand professionnalisme. »
Professeur agrégé de lettres classiques, Jean-François Picaut a longtemps mené une double vie de chroniqueur radio, de journaliste culturel et de professeur, notamment en France, Sénégal et Turquie. Il avait la passion de l’écriture, soignée et précise, et de la transmission. Michel Laborde se souvient : « Nous échangions fréquemment au sujet de nos lectures : comme lui j’aimais beaucoup Mona Ozouf. Il m’a raconté ses aventures africaines (son service militaire en coopération) et m’a encouragé à aller en Turquie en me vantant la gentillesse de ses habitants. Istanbul fut l’un de ses premiers postes d’enseignant. Il y est parti en 204 (la voiture, pas l’année !) avec son épouse et sa fille tout bébé. Je crois me souvenir qu’il est revenu voir le Bosphore bien plus tard, en camping-car. Sa maladie nous a privés d’échanges que nous aurions pu avoir entre balances et concerts. »
- Daniel Humair & Jean-François Picaut © Gérard Boisnel
Il était apprécié des musicien.ne.s avec qui il entretenait une passion mêlée de respect. Souriant et passionné, il préférait rencontrer les artistes et écrire des portraits, réaliser des entretiens et rendre compte des concerts plutôt que d’écrire des chroniques de disques, un exercice qu’il n’aimait guère.
Il aimait le jazz mélodique, coloré, symphonique et les cross-over jazz/classique, la voix et les textes. On lui doit aussi quelques portraits de musiciennes qui ont fait la UNE du magazine, comme Anne Paceo, Sandra Nkaké, Leïla Martial, Airelle Besson… Son dernier article est consacré à la violoniste Fiona Monbet et il avait le projet d’un portrait du saxophoniste Raphaël Imbert.
Toute l’équipe de Citizen Jazz salue son collaborateur et présente ses sincères condoléances à sa famille.