Sick Boss

Zébrures et convulsions participent à l’atmosphère de Sick Boss, sextet de musicien·ne·s réuni·e·s autour des compositions de Cole Schmidt. Cet artiste inspiré fait partie de la formation pluridisciplinaire Sawdust Collector en plus d’être programmateur pour le festival de Jazz de Vancouver. L’utilisation de loopers sur sa guitare s’entrelace avec les motifs acérés procurés par le violoncelle de Peggy Lee et le violon de Josh Zubot, remarqué par sa participation au trio In The Sea avec Nicolas Caloia et Tristan Honsinger.

Les arrangements musicaux marqués par une certaine vigueur laissent parler la poudre avec une section rythmique composée de James Meger à la basse et aux synthétiseurs et Dan Gaucher à la batterie. Une exception mélodique se confirme par l’élégance lascive déployée dans « Doctor Dawn », ce qui permet d’apprécier le jeu épicé du trompettiste JP Carter vite rejoint par des sons polyphoniques inspirés du mellotron. Le processus de composition se construit au préalable sur des rythmes saccadés qui accueillent des passages harmonieux faisant référence à des airs folkloriques. Cole Schmidt est l’instigateur de la frénésie qui gagne les différents morceaux, ses interventions à la guitare encensent le groove et rappellent que sur le premier album du groupe paru en 2017, il menait déjà la danse.

La musique improvisée est incarnée de manière sporadique, identique à une bouée de sauvetage flottant au milieu d’un océan parsemé de décombres. Les ambiances binaires et répétitives de Businessless brouillent les frontières entre le jazz, le post rock et l’électronique pour notre plus grand bien.