Skarbø Skulekorps

Le nouvel album du fantasque ensemble mené par le batteur norvégien Øyvind Skarbø, le Skulekorps, était attendu comme souvent quand un premier album fait sensation. La barre était mise haut.

Mais comment faire pour produire un nouveau projet alors que le monde entier est confiné, que les déplacements sont limités et les contacts peu recommandés ? Loin de se démonter, Øyvind Skarbø a profité du bon niveau d’équipement d’enregistrement individuel de ses musicien.ne.s pour leur proposer un album sous forme de cadavre exquis. Aussi, en envoyant des pistes de travail aux un.e.s et aux autres, il a fait circuler les enregistrements d’un.e musicien.ne à un.e autre, chacun.e enregistrant sa partie à la maison. Ensuite, armé de patience et de matériel, il a assemblé le tout en un album étonnant, disparate et très contrasté, avec autant d’ambiances que de morceaux.

On pouvait craindre une perte de sens, d’énergie, de cohérence mais finalement ce disque est dans la continuité de précédent, aussi bariolé, aussi énergique.
C’est aussi cet esprit aventureux qui donne au batteur les ailes pour, en plein confinement et en pleine pandémie, se lancer quand même dans l’enregistrement d’un disque.

Le mélange est toujours le même : de bons cuivres bien tranchants, des guitares et claviers plutôt rock, de nombreuses percussions et des arrangements dansants et groovy. Toutes les musiques populaires sont évoquées, on passe de l’une à l’autre, comme sur une compilation. On y entend aussi de nombreuses bribes de conversations laissées sur les bandes à propos, qui donnent un air vivant et communautaire que vient confirmer le titre Dugnad [1]. Le dugnad de ce Skulekorps a permis la réalisation de ce disque à l’attention des curieux.ses de bonnes musiques, réjouissons-nous.