Sofie Sörman

La Suède a donné au jazz quelques chanteuses assez remarquables telles que Rigmor Gustafsson, Jeanette Lindström, ou encore Lisa Ekdahl et sa voix haut perchée rappelant Blossom Dearie. Sofie Sörman vient, avec Ripples, ajouter son nom à cette liste. Avec bonheur, disons-le d’emblée. Son arrivée sur la scène jazz française aurait pu passer inaperçue (elle a choisi de vivre ici au début des années 2000) car sa musique – elle compose et écrit neuf de ces onze titres – peut s’écouter d’une oreille distraite : Sofie Sörman est discrète, elle ne « surjoue » jamais. Son chant est maîtrisé, comme contenu. Tout est dans la précision, le soin apporté au détail. Et le trio du pianiste Armel Dupas y est pour beaucoup. Mais dès le premier thème, « Corners », on sent une tension omniprésente. Derrière l’aisance apparente, sous une joliesse cristalline qu’on aurait tort de prendre pour de la banalité, on découvre de l’intelligence, de l’émotion, et même une certaine inquiétude. L’étoffe dont sont faites les vraies chanteuses.