Stein Urheim

Speilstillevariasjoner invite à explorer des contrées inédites. Loin de tout cliché, Stein Urheim ne se contente pas seulement de jouer sur des guitares sans frettes, il expérimente de nombreux types d’accordages destinés à produire des micro-tonalités.

Le guitariste est très inspiré par la musique chinoise, en particulier par le guqin, sans pour autant se défaire de ses influences multiples qui passent allègrement des airs folkloriques norvégiens au minimalisme de La Monte Young. Cela se ressent dans « Morgendugg på svart panser » dont les différents timbres s’imbriquent naturellement. Les musicien·nes s’engagent dans un processus hypnotique, le violon de Hans Kjorstad cultive l’art du contrechant dans « Speiler seg stille » et le saxophoniste Sam Gendel , une économie de moyens. Toujours sur la brèche, Ikue Mori détermine les diverses ambiances synthétiques qui passent de l’indianisant « Kjenn gravitasjonen » aux échos urbains de « Speilbølger ».

La subtilité de cette musique passe également par une constante intensité mélodique qui prend soin d’éviter tout débordement. La démarche non-conformiste de Stein Urhem mérite une écoute attentive.