Chronique

Stéphane Belmondo

Wonderland

Stéphane Belmondo (tp, bugle, shell, cor, euphonium, perc, ocarina), Lionel Belmondo (fl, alto fl, cl, cl basse), Bastien Stil (tuba), Eric Legnini (p), Paul Imm (cb), Laurent Robin (d).

Label / Distribution : B Flat Recordings

Pour son premier vrai disque solo, Stéphane Belmondo a choisi de rendre hommage au grand compositeur et chanteur de soul Stevie Wonder. Ceux qui attendaient des versions jazz de « I Wish » ou encore « Pastime Paradise » seront déçus. Afin de mettre vraiment en avant les talents de composition de Stevie, Stéphane a choisi des morceaux moins connus du répertoire de l’Américain. Il en résulte un album passionnant et très personnel, arrangé par Lionel Belmondo. Il faut dire que les deux frères ont joué les hommes-orchestre en studio : la technique du « re-recording » fut nécessaire pour enregistrer toutes les parties des cuivres.

Pour mener à bien ce projet, le trompettiste s’est entouré de valeurs sûres : Eric Legnini au piano, Paul Imm à la contrebasse et Laurent Robin à la batterie. Sur chaque thème Eric Legnini est impressionnant de précision. Laurent Robin, lui, de par son sens du rythme bop, donne une énergie positive à tous les membres du groupe. Que dire de Stéphane ? Il nous fait voyager entre Freddie Hubbard, Woody Shaw et Booker Little tout en laissant une trace bien à lui. Son style dépouillé au bugle et sa puissance à la trompette font merveille. Toujours à la recherche de couleurs dans ses improvisations, il est en accord parfait avec le pianiste. Sur « Too High », les arrangements subtils des cuivres forment un magnifique écrin pour Stéphane. « All in Love is Fair » fait ressortir toute la chaleur du quartet sans tomber dans les clichés de la ballade-jazz.

Ce disque nous confirme que les frères Belmondo, et surtout Stéphane, sont au top du jazz européen. Petit plus : l’emballage du disque (digipack, photo et livret) en fait un bel objet. Ce qui devient trop rare dans le jazz. A écouter de toute urgence.