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Edition du 15 avril 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Stéphane Guillaume « Intra Muros »

Communiqué :

Stéphane Guillaume

Dates

novembre 2006

[04/11/06] Stéphane Guillaume quartet, La Cava Jazz / Alba la Romaine
[05/11/06] Stéphane Guillaume quartet, Saou (France)
[17/11/06] guest of Jean-Marc Jaffet, Rencontre de la Gode / Gode
[21/11/06] Stéphane Guillaume 4tet, Le Café de la Danse / Paris

décembre 2006

[07/12/06] guest of Antoine Hervé, Auditorium de l’Opéra / Lyon
[08/12/06] guest of Jacky Terrasson, La Nuit des Musiciens / Paris

février 2007

[10/02/07] Stéphane Guillaume quartet, CNR Toulon
[10/02/07] Stéphane Guillaume quartet, Le Moulin à Jazz/Vitrolles
[11/02/07] Stéphane Guillaume quartet, CNR Toulon
[14/02/07] Stéphane Guillaume quartet, JP’S/Liège, Belgique
[15/02/07] Stéphane Guillaume quartet, Music Village/Bruxelles, Belgique
[16/02/07] Stéphane Guillaume quartet, Music Village/Bruxelles, Belgique

mars 2007

[03/03/07] guest of Christian Escoudé, Vitré
[15/03/07] guest of Paris Jazz Big Band, Trabendo / Paris
[31/03/07] guest of Paris Jazz Big Band, Meaux (France)

avril 2007

[07/04/07] Stéphane Guillaume quartet, La Presquîle/Annonay
[12/04/07] guest of Charlier/Sourisse, Miramas
[20/04/07] guest of Charlier/Sourisse, MJC Pichon / Nancy

mai 2007

[04/05/07] guest of Paris Jazz Big Band, Théâtre La Coupe d’Or / Rochefort
[09/05/07] guest of Christophe Wallemme, Dijon
[10/05/07] guest of Paris Jazz Big Band, Trabendo / Paris

juin 2007

[02/06/07] guest of Paris Jazz Big Band, Festival Jazz Pourpre / Bergerac
[14/06/07] guest of Paris Jazz Big Band, Trabendo / Paris

Photo X/D.R.

Bio

Dès l’âge de 17 ans, Stéphane Guillaume entre dans le monde du jazz en se produisant aux côtés de Jean Bonal, Jacques Vidal, Ted Hawke… Dans le même temps, il obtient un 1er du Conservatoire de Paris en saxophone classique. Son passage dans la classe de jazz de François Jeanneau lui permet de rencontrer et de jouer avec des musiciens comme H. Sellin, Randy Weston, G. Russel, Dave Liebman…

En septembre 1994, Laurent Cugny l’engage dans l’Orchestre National de Jazz, avec lequel il enregistre trois disques. Cet orchestre lui donne l’occasion de rencontrer Emmanuel Bex, Lucky Peterson, Antoine Hervé, Claude Barthélémy, Tommy Smith, Christian Escoudé, Julien Lourau, Maria Schneider, ou encore Enrico Rava.

Outre le disque Mirage réalisé avec son groupe, ou avec le quatuor de saxophone “Y’aka sax”, il se produit régulièrement au sein du Big Band “Lumière” de Laurent Cugny, des formations de Stéphane Huchard, de Gueorgui Kornazov, de Benoît Sourisse et André Charlier, du Paris Jazz Big Band de Pierre Bertrand et Nicolas Folmer, d’Olivier Louvel, du projet de Daniel Yvinec

En 2004, et dix ans après son premier opus, il enregistre et sort un deuxième album Soul Role (O+ Music /Harmonia Mundi). Accompagné par de fabuleux musiciens (Claude Egéa (tp) Frédéric Favarel (gt) Paul-Christian Staicu (p) David Patrois (vibra) Marc Buronfosse (cb) et Antoine Banville (bt)), il dévoile ses énormes talents d’interprètes, mais égalment de compositeur et arrangeur. Ce disque lui vaut de nombreuses récompenses : **** Jazzman, ffff Télérama, et plusieurs émissions prestigieuses sur France Musique…

En parallèle, il continue à se produire avec de nombreux artistes. On a pu également l’écouter en compagnie de Phil Abraham, Georges Arvanitas, Jean Bardy, Michel Benita, Marc Berthoumieux, Jeff Boudraut, le “Jazz Ensemble” de Patrice Caratini (de 1997 à 2003), André Ceccarelli, Frédéric Favarel, Edouard Ferlet, Stéphane Galland, Pierre-Alain Goualch, Antoine Hervé, Quincy Jones, Wayne Krantz, Sarah Lazarus, Didier Levallet, Claude Nougaro (tournée “Embarquement Immédiat” 2000-2001), la “Cricca” d’Umberto Pagnini, David Patrois, Steve Potts, Manuel Rocheman, Aldo Romano, Yochk’o Seffer ; Toots Thielemanns, Franck Tortiller, Christophe Wallemme, le “New Quartet” de Didier Lockwood

Au début de l’année 2006, il enregistre un nouvel album, en quartet avec Frédéric Favarel, Marc Buronfosse et Antoine Banville, après avoir multiplié les concerts avec cette formation. Une importante tournée le verra se produire dans de nombreux lieux en (France) en 2006 afin de présenter ce dernier projet, Intra Muros (O+ Music / Harmonia Mundi).

Intra Muros

« Poly-instrumentiste ». Le mot n’est pas très heureux. Dans le jazz, il s’accompagne souvent d’une nuance quelque peu péjorative. Comme si le fait de jouer de plusieurs instruments impliquait que le talent se disperse, se divise ou se dissimule derrière l’abondance. Ou encore qu’il bride l’imagination au profit de la technicité. Rien de tel chez Stéphane Guillaume. Certes, on le sait expert dans le rôle de musicien de pupitre - et à ce titre, il est l’un des plus sollicités de la place de Paris - et sa polyvalence en fait un partenaire de choix, habile à se glisser dans les habits qu’on lui tend, à sortir tel ou tel saxophone de son étui en fonction des attentes de ceux qui font appel à lui.

Pour autant, et c’est évidemment la raison pour laquelle il est aussi demandé, le musicien qu’il est très profondément, depuis un très jeune âge, ne manque pas d’âme. Comme ces musiciens qui hantaient la West Coast, Stéphane Guillaume porte en bandoulière flûtes, saxophones et clarinettes. A leur manière, il en joue en véritable polyglotte comme si la musique, cette langue universelle en constante métamorphose, trouvait à s’exprimer chez lui en différents dialectes, en différentes voix, qui reviennent toujours à la même histoire. Chez Stéphane Guillaume, en effet, les instruments ne se succèdent pas ; ils se combinent, ils se complètent, ils s’épousent. Tramage de sonorités, correspondances de timbres, association de souffles, le répertoire de ce disque est une merveille d’invention. Les alliages (auxquels prennent part les différentes guitares de Frédéric Favarel et les talents de percussionniste d’Antoine Banville) que le saxophoniste tire de ses combinaisons avec lui-même sont surprenants et témoignent de qualités de compositeur qu’on qualifierait volontiers de visionnaires car il en faut, de la clairvoyance et de l’oreille, pour concevoir une musique si riche en couleurs, aux volumes équilibrés et aux lignes claires, quand on l’édifie soi-même, en superposant les voix, en imbriquant les teintes instrumentales.

Pas plus que le précédent ce disque ne fait étalage de virtuosité instrumentale. Au contraire, dans la délicatesse de ses associations, dans la beauté fragile et aérienne qu’elle dessine, la musique reste comme délibérément à l’orée de ce qui pourrait la rendre trop démonstrative. Pas de grand solo exubérant, pas de passage en force, l’univers de Stéphane Guillaume se dévoile dans le cadre d’un groupe dont les membres recherchent un son commun, au sein duquel le moindre frisson mélodique, les détails des arrangements et la finesse de l’écriture deviennent immédiatement perceptibles. Les interventions particulière de chacun y gagnent en présence et en intensité, le solo n’apparaissant pas comme une occasion de briller mais bien comme un élément libre d’une architecture conçue avec soin. Alors, oui, de la musique recueillie sur cet album on peut dire qu’elle a trouvé ses murs - intra-muros, comme dit Stéphane Guillaume - car jamais on ne la sent manquer de fondation ni souffrir d’un quelconque vice de construction. Le maître d’œuvre a l’art de l’équilibre et de la composition. Elle est bien chez elle, et son seuil n’attend que d’être franchi par des visiteurs aux oreilles sensibles et curieuses.