Sylvain Kassap en quête de Racines
Les lieux de concerts ont dû se réinventer pour affronter cette période où leur activité a été bloquée pour raisons sanitaires.
Les lieux de concerts ont dû se réinventer pour affronter cette période où leur activité a été bloquée pour raisons sanitaires. Plusieurs ont alors proposé des concerts en ligne ou des retours vidéo sur des événements passés, selon différentes formules. Parmi elles, Le Comptoir, à Fontenay-sous-Bois.
La formule retenue consiste en un entretien mené par Sophie Gastine avec l’un des invités du Comptoir, accompagné de vidéos musicales. Je vous propose Sylvain Kassap et le quartette « Racines ».
C’est un projet bien surprenant de la part du clarinettiste. Il refusait jusqu’ici de jouer des musiques « idiomatiques », y compris celles liées à son histoire personnelle, mais cette fois il déroge et il s’en explique.
Quatre musiciens dont les origines sont à l’Est : Arménie (Claude Tchamitchian, b), Turquie (Anil Eraslan, cello), Moldavie - Ukraine (Nils Kassap, bcl, cl et son Sylvain de père, cl) décident de jouer ces musiques des confins de l’Europe et de l’Asie. Sylvain Kassap parle de « klezmer » à ce sujet. On sait par ailleurs Claude Tchamitchian très impliqué sur l’évocation de son Arménie, de sa culture, de son histoire.
Un entretien très instructif, avec ses pointes d’humour.
Pour la partie musicale, deux vidéos de concert du quartet et une fausse vidéo (photo et bande son).
Ne pas croire pour autant que vous retrouverez des accents tourbillonnants de David Krakauer (que notre Sylvain apprécie et que la mère de Nils fait tourner en France) : c’est très écrit, particulièrement sensible, pour la première séquence (8:50), enjoué, dansant et mixant musique contemporaine et pulsations jazzy pour la deuxième (13:30). Quant à la dernière (18:40), les couleurs du klezmer, de l’Orient, sont plus franchement là avec des fragrances turques, l’aspect pleinement festif, mais aussi l’improvisation aux saveurs d’Europe de l’Ouest.
Nos quatre excellents musiciens nous régalent d’extraits bien courts (dix-sept minutes en tout), mais va-t-on s’en priver ?