Takuya Kuroda

Pour ce cinquième et dernier album en date - premier sur le label Concord -, Takuya Kuroda a trouvé le mot qui résume bien le propos : Zigzagger. Le trompettiste japonais serpente entre les éléments de soul, de jazz, d’afrobeat, d’electro, un subtil mélange entre des styles qui certes ont été maintes fois associés, mais pas toujours avec autant de brio. « La vie n’est parfois pas si facile, parfois pas si compliquée, et jamais elle ne devrait filer droit, » dit Kuroda. « Elle zigzague toujours. Alors dans ce mot j’ai mis mon âme et mon esprit. »

Accompagné de son groupe habituel, le Regular Working Band, Kuroda a également invité le percussionniste Keita Ogawa sur trois titres. Le tromboniste Corey King démontre ses talents de chanteur sur « Do They Know », un morceau que ne renierait pas Quincy Jones. « Thirteen » rappelle les grands disques d’Incognito, et « Think Twice » rend hommage à l’afrobeat que le compositeur chérit particulièrement. « Little Words » déconcerte par ce swing qui se devine derrière des accents hip-hop. Rien de décousu dans cet éclectisme, la patte de Takuya Kuroda, qui sait ce qu’il fait, agit en fil conducteur tout au long de ces dix titres. Résolument mené d’une main de maître, ce disque ravira les amateurs de groove, et aussi de ponts entre les genres. Un disque heureux qui, même s’il est sorti à l’automne, s’adapte parfaitement à l’arrivée du printemps !