Trio Rosenberg, Warren Ellis

Bande originale du biopic consacré à Django Reinhardt, incarné pour l’occasion par l’acteur Reda Kateb, ce nouvel album de Warren Ellis, musicien entre autres des Bad Seeds de Nick Cave, est une réussite.

Réussite car parmi ces dix-sept titres dont une bonne partie a été composée par Stéphane Grappelli et Django, les autres par Ellis ou les Rosenberg, on ne revit pas simplement une nouvelle fois le film —expérience qui peut être éprouvante pour certains, on ne reviendra pas sur l’accueil fait au long métrage —, on ne réécoute pas pour la nième fois « Nuages » ou « Minor Swing » — qui nous bourdonnent encore aux oreilles qu’on le sache ou non —, non, on découvre avec bonheur une réelle et nouvelle interprétation de cette splendide musique. On aurait pu, en effet, se contenter de repasser en boucle les majestueuses versions de Django, on a préféré faire entendre à ceux qui ne connaîtraient que lui — et qui ne sauraient rien de la formidable richesse de la musique tsigane, ou manouche, ou sinti — d’autres artistes mais tout aussi talentueux que lui. Le Trio Rosenberg, qui de n’être pas pionnier ni premier n’est donc pas n’importe qui, nous régale ainsi d’une musique vive, vivante, joyeusement nocturne, sans doute la bonne surprise, et l’heureux cadeau, quoiqu’on en dise, de ce film.